• Coucou les petits loulous,

    Vous n'avez pas d'école aujourd'hui???

    Alors voici une histoire pour vous. Pauvre Germain !! Il n'a vraiment pas de chance!

    Belle journée et

    Bizatousssssssssssss

    Germain....

    Germain-la guigne !

     

              Il était une fois un très vieux monsieur qui n’avait jamais eu de chance dans la vie. Il vivait dans la montagne, dans un endroit ou jamais personne ne mettait les pieds. Les rares promeneurs qui s’égaraient dans le coin racontaient qu’ils s’étaient perdus au fin fond de la brousse ! Et bien sûr ils n’avaient même pas rencontré le pauvre Germain qui passait son temps devant la porte de son chalet à fumer sa pipe. Si vous étiez passés par là, vous l’auriez vu, assis sur un petit banc de bois bancal. Il y restait du matin au soir…et du soir au matin, il dormait.

    Un jour, il se rendit compte qu’il s’ennuyait vraiment, terriblement, et cela le contraria. Les montagnes, il les connaissait par cœur, enfin celles qu’il avait sous les yeux à longueur de temps, et rien ne venait le surprendre. Il ne voyait personne, il ne recevait aucune visite, et même les marmottes et les bouquetins ne s’aventuraient pas dans ce trou perdu.

    Il ne se promenait même plus sur les sentiers, parce que l’hiver dernier, il s’était perdu dans une forêt de mélèzes et il avait passé trois jours dehors, au froid. Il était revenu avec beaucoup de fièvre et une toux sévère. Il attendait un hypothétique médecin qui n’avait même pas pu se déplacer à cause de la neige. Le pauvre Germain avait dû garder le lit pendant deux mois. C’était comme ça depuis toujours. Il n’avait jamais eu de chance !

    Tout petit déjà, ses camarades à l’école l’appelaient « Germain-la-guigne », un surnom qui lui était resté au collège où il était souvent « en retenue » et au lycée où il n’arrivait pas à se faire de copains. Bien sûr, ce nom lui collait à la peau et lorsqu’on parlait de lui au village, c’était pour évoquer toutes ses infortunes.

    Évidemment, je vais éviter d’évoquer ici tous ses malheurs, ça vous saperait le moral. Toutefois, je vais vous raconter ce qui lui est arrivé la semaine dernière parce ça prouve à quel point il manque de bol !!

    L’autre jour donc, il s’est réveillé comme chaque matin, il a pris son petit déjeuner, ila fait sa toilette, il s’est regardé dans le miroir et s’est trouvé triste, il a pris sa pipe et s’est dirigé vers la porte pour aller fumer dehors. Mais contrairement aux autres jours, il a jeté un coup d’œil distrait sur le calendrier des postes et s’est aperçu que c’était le jour de l’Épiphanie. Il a froncé les sourcils et s’est fait cette remarque :

    • Le 25 décembre, c’était Noël et je n’ai même pas eu de cadeau dans mon sabot. Le Père-Noël m’a encore oublié cette année! Mais aujourd’hui, je vais avoir ma revanche. C’est le jour des rois, et foi de Germain, je serai le roi de la journée !

    Et en ayant dit ces mots tout haut devant le calendrier, il est retourné dans sa salle de bain, s’est rasé de près et s’est habillé avec des vêtements propres. Il est sorti de chez lui pour se mettre au volant de sa voiture et a conduit jusqu’au bourg. Tous les villageois ont ouvert de grands yeux en le voyant franchir la porte de la boulangerie. Il a acheté une galette des rois et sans dire plus de mots qu’il ne faut, il est retourné dans son cabanon.

    • Voilà, comme ça, rien ne m’empêchera d’être le roi du jour. Je vais manger toute cette galette et je suis sûr de trouver la fève.

    A midi, il a mangé la moitié de la galette. Rien ! Au goûter, il a dévoré le reste. Rien non plus!

    Il était tombé sur la seule galette qui n’avait pas de fève ! Un oubli du boulanger. C’est pourtant rare !! Germain prit son courage à deux mains, sortit de son vieux buffet de la farine, du beurre, du sucre et des œufs et confectionna lui-même une galette dans laquelle il glissa une fève (un petit caillou !). A peine sortie du four, toute belle et bien dorée, il la mit sur une assiette et alla s’asseoir sur son petit banc de bois bancal. Il prit tout son temps pour la déguster et lorsqu’il ne lui resta plus qu’une bouchée, il attendit le bon moment pour la mettre dans sa bouche, trop heureux d’avoir enfin une chance, celle de découvrir la fève...C’est là qu’il entendit une fenêtre claquer à l’intérieur de son logis. Il posa donc son assiette sur le petit banc de bois bancal et alla fermer sa fenêtre. Lorsqu’il revint, l’assiette était vide. Un chamois affamé qui passait -  par hasard -  dans le coin, venait d’engloutir ce qui restait de galette !!!

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Coucou tout le monde,

    Petit constat après les fêtes : Il va falloir se remettre au sport !!!

    C'est ce que je me suis dit en écrivant ce petit texte dans lequel j'ai caché vingt-sept activités physiques...A vous de choisir celle qui vous convient.

    Bon courage

    la balance....

    La balance s’affole !!!

    • Dis-donc, la balance est détraquée non ? Les piles doivent être nazes, tu ne crois pas ?
    • Sûrement pas, je viens de les changer, me répond tranquillement mon mari. Pourquoi ?

    Oups ! Je n’allais tout de même pas lui dire qu’elle affiche quatre kilos de plus qu’avant les fêtes...Quelle idée aussi j’ai eu de monter dessus ! Comme si le bouton de mon pantalon qui venait de sauter ne suffisait pas à me faire comprendre que j’avais un peu trop « abusé » pendant cette période !

    Même ma fille, à peine âgée de 5 ans m’a fait la remarque hier :

    • Dis –donc maman, tu attends un autre bébé?

    Une réflexion qui a fait beaucoup rire son frère !

    Un peu vexée, je suis partie faire mon marché pour m’approvisionner en fruits et légumes en vue d’une bonne détox. Dans ces endroits au moins, on passe inaperçu ! Il suffit de se glisser incognito dans la foule....enfin, c’est ce que j’imaginais. Comme par hasard, je me suis trompée d’allée et je suis tombée nez à nez avec une voisine qui s’est empressée de me donner un avis guère satisfaisant sur ma forme :

    • Tu n’as pas un peu forci ces temps-ci ? s’est-elle exclamée.

    En voyant le regard noir que je lui adressai, elle s’est tout de suite adoucie de peur de s’attirer des ennuis. Il faut bien avouer que la sympathie n’est pas sa principale qualité :

    • C’qui est formidable chez toi, c’est que ça te va bien !

    Elle parlait avec un tel aplomb ! J’ai pris ses propos comme un affront terrible, et j’ai malgré tout tenté de me justifier, ce qui est, je le sais, parfaitement stupide :

    • Nous étions invités à Noël, et ma sœur fait toujours trop de popote !! J’ai peut-être un peu trop fait honneur à ses plats. J’ai bien essayé de lutter, mais ses roulés au fromage sont un délice...et puis, tu sais bien ce que c’est, les chocolats de Noël...et maintenant les galettes des rois ....
    • En effet, plutôt que des chocolats, c’est une boxe « échappée bien-être et spa » que l’on aurait dû t’offrir!

    La goutte d’eau qui fait déborder le vase ! J’avais bien envie de répliquer quelque chose de méchant à mon tour. Il ne faut pas jouer avec mes nerfs. Est-ce qu’à la dégaine de ma chère voisine j’allais à mon tour m’attaquer ? « Bof, ça n’en vaut guère la peine », me suis-je dit et je me suis éclipsée sans répliquer, un peu contrariée néanmoins. Ma mère me disait souvent que le « plus intelligent est celui qui sait se taire ».

     J’ai pris un peu de poids, et alors ? Je ne vais tout de même pas en faire un drame et voir tout en noir ? Debout, j’ai encore fière allure…Je vais aviser et faire un peu de sport, voilà tout.

    D’ailleurs, si j’ai bien compté, je me suis déjà entrainée à vingt-sept activités sportives, rien qu’en allant au marché !! A vous de les retrouver...par exemple : marcher (elle était trop facile celle-là !)

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    2 commentaires
  • Belle journée à toutes et à tous,

    Il n'y a pas très longtemps (six mois) que j'ai publié ce texte, mais il a sa place - plus que jamais-  en ce moment dans ce blog...

    Raz le bol de n'entendre que le négatif qui nous entoure...Essayons de mettre un peu l'accent sur tout ce qui peut faire "chaud au cœur " !

    Aussi, je vais continuer mes "petits coups de chapeau" pendant quelque temps encore...

    Demain mercredi, nouvelle "histoire-jeu" : Et si on faisait un peu de sport ???

    Quand  il y en a pour un...

    Quand il y en a pour un…

    Quelle tristesse ces infos !! Quand il ne s’agit pas de virus, de catastrophes, d’intempéries, d’agressions ou  de violences… on entend parler des anniversaires des virus, des catastrophes, des intempéries, des agressions et des violences !!! Pour donner le moral, il y a mieux !!!

    Allez, j’exagère, j’ai regardé le journal télévisé ce midi et j’ai laissé passer la vague des mauvaises nouvelles pour ne m’attarder que sur le positif…et oui, il y avait quelque chose : Une association dont les membres préparent des repas chauds pour les sans-abris (entre nous, il ne devrait pas y avoir de sans-abris dans notre  beau pays, mais bon, il y en a !!!). Ils vont ensuite à leur rencontre pour leur distribuer ces plats chauds et passer un peu de temps avec eux, discuter, les écouter…Là, je dis bravo ! Ça mérite vraiment un « coup de chapeau » !

    Et bien sûr, cela me fait penser à une personne que je connaissais parfaitement et qui n’est malheureusement plus ici aujourd’hui.

    Elle œuvrait dans l’ombre, sans rien dire, toujours humble, disponible pour chacun…et il n’y avait pas de journal télévisé pour divulguer à tous ses bonnes actions. 

    Elle vivait simplement dans un petit appartement et s’occupait principalement de son compagnon lorsqu’il est tombé gravement malade. Elle ne vivait que pour lui apporter un peu de réconfort sans penser à elle. Pourtant, elle était souffrante elle aussi, mais l’ignorait, ou ne voulait rien savoir. Tant qu’elle avait un semblant d’énergie, elle l’utilisait pour son entourage…Elle savait mieux que personne  consoler,  soutenir ceux dont le moral faisait défaut, apaiser les craintes et les problèmes de chacun.

    J’ai conservé comme un trésor sa dernière lettre, celle dans laquelle elle me  confiait à quel point il est difficile de prendre soin d’une personne en fin de vie : « J’avoue que ce n’est pas facile… mais je suis là et je pense que ça le rassure et que ça l’empêche de baisser les bras …surtout ne t’inquiètes pas pour moi, j’ai assez de forces pour gérer la situation. J’ai des trucs pour ne pas me laisser abattre. Déjà, je mange bien…je me fais des petits plats (au cas où il aurait envie de manger) » Et comme si ce n’était pas suffisant, elle ajoute «  Et j’en donne une part à un ami handicapé qui ne mange que des conserves…Comme ça, je ne cuisine pas que pour moi »

    J’ai reçu cette lettre deux jours plus tard, en apprenant qu’elle venait de nous quitter définitivement.

    C’est pour cette raison que j’ai envie de parler aujourd’hui de ces personnes, dans l’ombre, qui tendent la main sans rien attendre en retour… et leur faire un petit hommage…elles ont une place au fond de mon cœur.

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Coucou les petits loulous,

    Qui connait vraiment l'origine de la galette des rois ?

    Et si c'était une petite fée qui l'avait suggérée??

    Belle journée et

    Bizatousssssssssss

    le cadeau caché

    Le cadeau « caché »

     

    La journée de Noël s’achève et les enfants sont enfin couchés. Evidemment, ils ne dorment pas encore. Ils ont bien trop d’étoiles dans les yeux et ce n’est pas facile de les éteindre d’un seul coup. Le Père-Noël les a bien gâtés une fois de plus, et ils ont passé toute la journée à jouer avec leurs nouveaux jeux. En soirée, ils sont sortis avec Papa et maman pour étrenner la nouvelle trottinette électrique de Léa et le beau vélo rouge de Sami.

    Maman aimerait bien souffler un peu. Elle vient de fermer la porte de la chambre des enfants après avoir raconté l’histoire du soir. C’était un très joli conte qui parlait d’un petit ours facétieux qui n’arrêtait pas de faire des farces à ses amis. Les enfants ont tellement ri qu’ils n’ont plus du tout, mais alors plus du tout envie de dormir.

    • En attendant qu’ils s’endorment, je vais faire un peu de rangement, décide maman en constatant avec plaisir que papa vient de terminer la vaisselle.

    En  disant cela, elle s’approche du sapin qui clignote encore. Elle observe la danse des couleurs qui se succèdent sans fin et aperçoit derrière la guirlande scintillante, une petite boite que personne n’avait vue jusque-là.

    • Oh ! Un cadeau oublié ! Comme c’est étrange ! Personne ne l’a remarqué, coincé entre ces deux branches. A qui peut-il bien être destiné ?

    Tandis que papa vient la rejoindre, elle tend la main vers le petit paquet enrubanné et le décroche doucement.

    Les enfants ont entendu la voix de maman. Le mot « cadeau » a tout de suite fait « tilt » dans leur tête. Alors sans perdre une seconde, ils dévalent les escaliers qu’ils descendent quatre à quatre.

    Toute la famille se rassemble une nouvelle fois au pied du sapin et  observe cette jolie boite enveloppée dans du papier d’argent et entourée d’un magnifique ruban de satin rouge pailleté d’or.

    • Il n’y a pas d’étiquette ? demande Léa
    • Non, répond maman, et je ne sais pas s’il est adressé à l’un d’entre nous. Il est peut-être tombé de la hotte du Père-Noël...il…
    • Je ne crois pas, réplique promptement Sami. S’il est dans le sapin, c’est que le père Noël l’a apporté pour NOUS! Vous savez bien qu’il ne fait jamais d’erreur ! C’est sûrement un cadeau pour toute la famille s’il n’y a pas de nom.
    • On regarde ce qu’il contient ? propose simplement Papa
    • Oh oui ! ouvre-le, ouvre-le vite maman.

    Maman commence à défaire le nœud du ruban qu’elle ôte délicatement, développe le papier qui se froisse sous ses doigts et découvre un adorable coffret de métal. Tous les regards se tournent vers ses mains qui soulèvent le couvercle. A l’intérieur, posée sur un coussinet de velours, une ravissante figurine de porcelaine brille de mille feux à la lueur des illuminations du sapin. Elle ressemble à l’un des santons que papa a installé dans la crèche, un adorable berger au costume bariolé... Rien de très surprenant, mais le plus incroyable reste à venir.

    Une gracieuse fée aux ailes translucides apparait soudainement, comme surgie de la lune toute ronde qui éclaire la pièce de son doux éclat.  Elle virevolte  autour de la pièce pour être certaine que toute la famille l’a bien vue arriver. Elle se pose alors sur l’épaule de maman et s’adresse à elle d’une voix cristalline et mélodieuse :

    • Prends cette miniature et cache-là dans le gâteau que tu as prévu de faire demain matin. Quand vous le partagerez, l’un d’entre vous la trouvera...Il sera le roi ou la reine de la journée et j’exaucerai son vœu le plus cher.

    Sa phrase à peine terminée, elle déploie ses ailes, fait le tour du sapin et disparait comme elle était venue.

     Demain, aidée par Sami et Léa, maman préparera avec de la farine, des œufs, du beurre et du sucre une belle et croustillante galette. Elle  ressemblera à la lune toute ronde d’où semblait jaillir la gentille fée aux délicates ailes diaphanes.

    C’est ainsi que la première galette des rois est née...enfin, je crois !

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Bonjour tout le monde,

    Félicité (début les deux dimanches précédents) vient de partir en mer....Ses aventures en Bretagne commencent par son voyage en voilier...Mais que de surprises à venir, et pour commencer....Première rencontre.

    Bon dimanche à tous.

    Félicité - Tempête ...1

    Tempête en mer

       - Wouaouh ! Génial ! S’écria Félicité en se laissant emporter par la brise, semi-allongée dans son embarcation et légèrement grisée par les embruns qui lui balayaient le visage. Elle goûtait chaque instant de cette liberté toute nouvelle. Elle n’y connaissait strictement rien à la pratique de la voile, mais peu importe, elle s’en tirait bien malgré tout…

         Le vent gonflait les voiles dans un ronflement, la poussant rapidement le long des côtes atlantiques qu’elle découvrait avec bonheur. Elle appréciait la mer quelque peu agitée s’étendant à perte de vue et contemplait avec délice les falaises et les rochers offrant leurs remparts aux vagues menaçantes qui inlassablement, venaient s’y briser en grondant et en déversant des flots  d’écumes blanches et bouillonnantes.

        Ça et là, elle distinguait quelques villages et habitations éparses entourées de végétations, des ports encombrés de majestueux bateaux de pêche ou de plaisance, des plages de sable où elle imaginait des jeux et des rires d’enfants et  de nombreuses baies à l’abri des regards et du vent….

        Elle s’éloigna lentement et involontairement des côtes et ne vit bientôt plus que l’immensité de l’Océan et quelques mouettes qui volaient ça et là…elle ferma les yeux et se laissa bercer en essayant de retenir dans sa mémoire chaque contour du paysage qu’elle venait de longer, et c’est précisément vers l’une des criques qu’elle trouvait si charmantes que son voilier venait de faire face et qu’il se dirigeait à vive allure. Ignorant totalement les principes de bases de la navigation et ne sachant comment manœuvrer son bateau, Félicité ne put que se laisser guider. Elle mit ses deux pattes devant ses yeux, craignant le pire …le bateau prit de plus en plus de vitesse et finit sa course sur un récif qu’il heurta violemment…Le choc fut néanmoins amorti par quelque chose de souple, elle n’aurait pas su dire quoi, mais cela tenait du miracle. Elle n’eut cependant pas le temps de se poser trop de questions, tout devint alors flou autour d’elle et elle sombra dans une semi-inconscience.

         Lorsqu’elle reprit ses esprits, elle releva doucement ses paupières pour constater qu’elle était simplement assise sur un banc de sable…Tout autour d’elle, de gigantesques rochers s’avançaient lourdement dans la mer…prise de panique, elle se demandait bien comment elle allait faire pour sortir de cette impasse lorsqu’elle prit conscience qu’elle était littéralement affamée. Elle s’aventura sur la roche humide et vit qu’elle était glissante et recouverte de moules, berniques, d’huîtres, d’algues odorantes et de petites cavités d’où sortaient de minuscules crabes rouges. Elle choisit de déguster un éventail de laitues de mer vertes et brunes qui s’apparentaient le plus à sa nourriture préférée, la salade. C’était un peu trop salé à son goût, mais…faute de mieux !

        Après ce repas très sommaire, elle contempla l’horizon où le soleil était en train de disparaître en laissant de larges traînées rougeoyantes dans le ciel ainsi que des reflets d’or et d’argent sur la mer parsemée de moutons gris.

    C’est alors que le ronronnement d’un moteur se fit entendre et qu’un canot se dirigea vers elle :

         -   Qu’est-ce que vous faites là ? lui demanda l’homme qui pilotait le bateau

    • Mon voilier a échoué sur cette plage, et il me semble qu’il n’y ait pas d’issue, répondit tranquillement Félicité.
    • Eh non ! Reprit l’homme qui vint à sa rencontre après avoir arrêté son moteur et stoppé son bateau sur la grève. Vous avez de la chance, je vous ai aperçue en me promenant sur la falaise. J’ai tout de suite compris que vous étiez en danger, alors je suis venu pour vous secourir.
    • En danger ? Interrogea la tortue un peu déconcertée.
    • Oui, vous n’avez pas remarqué que si la marée est encore basse, la mer remonte rapidement. Cette petite bande de sable sera bientôt complètement recouverte. En plus, un violent orage se prépare, Allez, montez vite dans le canot, je vais vous ramener sur la terre ferme et nous regarderons ensemble cette belle tempête d’un lieu plus sûr.

       L’homme était vêtu d’un pull-over marin rayé bleu et blanc, d’une vareuse et d’un pantalon en grosse toile de coton bleu. Avec sa barbe et ses épais sourcils grisonnants, son crâne rasé sous un bonnet de laine rouge, il inspirait d’emblée la sympathie. C’est donc en toute confiance que Félicité le suivit.

    Félicité - Tempête ...1

       En chemin, Félicité lui fit part de son projet de visiter la Bretagne, et il se présenta (il s’appelait Sezig), lui répéta qu’elle avait eu beaucoup de chance et qu’elle se trouvait sur l’une des plus belles îles bretonnes. Lui-même était venu s’y installer il y a bien longtemps pour entretenir le phare qu’il estimait être le plus beau du territoire français, et ne retournait sur le continent qu’une fois par an pour revoir toute sa famille à l’occasion des fêtes de Noël.

        La soirée était déjà bien avancée lorsque Félicité put enfin se reposer et se restaurer à l’intérieur du phare devant une énorme salade verte et un jus de fraise qu’elle sirota tranquillement avec une paille.

    Elle n’avait pas caché sa surprise en apercevant, perchée au-dessus de la falaise, cette haute tour de granit s’élever vers le ciel chargé de lourds nuages gris et noirs. Le gardien l’avait un peu réconfortée en lui assurant qu’elle ne craignait plus rien à présent, et que l’édifice, souvent confronté à des tempêtes spectaculaires, pouvait résister à des vents pouvant dépasser les  quatre cents kilomètres par heure.

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire