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Par LuceLegendre le 16 Novembre 2021 à 09:39
Belle journée à toutes et à tous,
Jeudi, une anecdote absolument "bluffante" toute nouvelle
Sinon, que faites-vous de vos dimanche ?? La routine ? Alors attention...la routine peut réserver bien des surprises.
Pour Nono qui reprend le taff aujourd'hui...Un petit souvenir.
Bon mardi à tous
photo : heu !!! Il ne s'agissait pas vraiment de ces terrains-là !!!
Le tapis volant
Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ??
Qui ne s’est jamais posé cette question le dimanche matin après une grasse matinée bien méritée…. On peut décider alors de bien commencer la journée par un footing en pleine nature…mais qu’envisager par la suite ? Une journée en famille ? Une promenade en forêt, à la campagne ou au bord d’une rivière ? Une expo ? Une journée à la plage quand le temps le permet?... Ou tout simplement une journée pantoufles-plateau télé-cocooning ?
Si le choix est immense, pour nous, c’était invariablement foot, foot et foot !!! Les terrains de football qu’il fasse beau, qu’il pleuve ou qu’il vente !!! Je suivais les matchs tous les dimanches avec les épouses des joueurs de l’équipe locale, et les enfants : les miens, ainsi que mes neveux et nièces (il faut dire que tous les hommes de la famille s’éclataient sur les terrains chaque dimanche…Oh ! cela n’avait rien de franchement désagréable…et puis, les gamins prenaient l’air avant de terminer la journée à la maison devant une montagne de crêpes que je préparais pour tout ce petit monde !
Des souvenirs, on en garde d’excellents. Je ne parle bien sûr pas des matchs que les hommes répétaient en long et en large toute la soirée (c’est étrange d’ailleurs, ils me semblaient plus longs au retour ! Une simple action pouvait être racontée une quinzaine de fois avec toujours autant de fougue !)…Je parle plus précisément d’une certaine ambiance chaleureuse entre les familles, de nos papotages de femmes derrière la main courante entourant le stade, des jeux des enfants près ou loin de nous, et des encouragements que nous prodiguions à nos conjoints partis courir après ce maudit ballon rond.
Toute à mes pensées, je me projette à Nantes, aux Basses Landes où les joueurs avaient l’habitude de s’affronter, et je revois une image très forte que mes enfants et mes nièces m’ont rappelée cet été…Ce qui m’ étonne le plus, c’est que près de trente ans après cet épisode, chacun, pris séparément, m’en a parlé avec la même effervescence…tous, sans exception, semblaient aussi agités et troublés que le jour où ils étaient arrivés en courant, complètement affolés (limite terrifiés) pour me raconter, dans la confusion la plus totale, l’objet de leur panique…
Ils jouaient tranquillement au bout d’un terrain voisin sur un énorme tas de tapis de réception (réservé au saut à la perche je pense), lorsque la bâche qui le recouvrait s’est violemment retournée sur eux…A l’époque, ils relataient cet incident comme s’il provenait d’un « mauvais esprit » mais je n’y avais pas attaché une grande importance, n’ ignorant pas l’imagination débordante de cette petite équipe ! J’étais simplement déconcertée de les sentir si désemparés …d’autant plus qu’ils insistaient sur le fait que cette bâche attachée solidement n’aurait pas dû se retourner sans le moindre souffle de vent…
Tant d’années plus tard, ces enfants devenus adultes me racontent encore la même histoire dans les moindres détails …et surtout la même version des faits …avec parfois les mêmes phrases, le même trouble !!!
L’une de mes nièces a des souvenirs extrêmement précis sur les détails de cette journée qui les a tous choqués. Elle se rappelle du décor, des rosaces en papier bleu –blanc –rouge (des cocardes du 8 mai !), de la rangée de hauts cyprès le long du cimetière voisin…Elle évoque leurs différents jeux comme s’ils s’étaient déroulés la veille: « Notre premier jeu consistait à fermer les yeux et faire deviner l’objet et la couleur de l’objet auquel on pensait, comme par exemple un marteau rouge ou un ballon bleu. …A la nuit tombante, on a fait un pari : il fallait aller toucher la grille du cimetière sans se retourner…Moi, je flippais trop. Il n’y a que Nono qui a réussi ».
La suite, ma fille et mes deux nièces me l’ont toutes trois rappelée séparément, avec pratiquement les mêmes mots, avec les mêmes précisions, la même clarté. J’étais carrément impressionnée. Trente ans se sont écoulés et pas un seul élément ne s’est échappé de leur mémoire. Pire, elles n’avaient même jamais évoqué cet épisode ensemble auparavant.
En réunissant tous les récits, reprenant les explications de chacune, cela donne ceci :
- On voulait faire appel aux esprits. On se tenait par la main, en cercle. Il fallait se concentrer et on a dit « chut, il faut le dire dans sa tête…Après vingt secondes de silence, la bâche s’est retournée avec une violence inouïe alors qu’il faisait chaud et qu’il n’y avait pas une once de vent…Soaz et moi, on l’a reçue de plein fouet sur le dos… tout le monde s’est mis à crier ».
Les trois filles précisent :
- Pour faire céder les gros élastiques qui maintenaient cette lourde bâche, il fallait au moins l’équivalent d’une tempête de 100 kms/h…Elle était super lourde et impossible à soulever pour des gamins comme nous. On a vraiment eu une trouille bleue…ça nous a calmé. On n’a jamais réessayé de « faire du spiritisme » !
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Par LuceLegendre le 12 Novembre 2021 à 08:42
Belle journée à toutes et à tous,
Çà y est ! çà c'est fait ! L'un de mes derniers "bijoux" de valeur... "affective", celui qui n'a pratiquement jamais quitté mon cou durant cinquante ans, s'est lui aussi "envolé" !!
Pour le retrouver, autant chercher une aiguille dans une botte de foin !! Il s'est "échappé" pendant une balade de 7 kms sur les bords de l'Erdre, Je m'en suis aperçue en arrivant à la maison tandis que la chaine qui le portait a glissé sur le sol...sans ce foutu médaillon !!
Rien d'étrange, mais quand même, j'ai la "poisse" avec les bijoux...Je les perds tous, quand ils ne se volatilisent pas mystérieusement !
Disparus...ou pas !!!
Dans le texte « disparu », je raconte mes dernières expériences concernant les objets qui disparaissent étrangement et réapparaissaient le jour même ... quelques jours plus tard...ou des années après. Je ne parle pas des anecdotes tout aussi troublantes que j’ai vécues lorsque j’étais plus jeune concernant la « perte » bizarre de « bijoux » ayant une certaine valeur et pas seulement « marchande ».
En voici deux exemples :
- La première fois que ce phénomène m’a interpellé, j’étais très jeune.
Nous étions tous réunis à la maison et pour l’occasion (je ne sais plus laquelle…) nous portions « nos tenues du dimanche » avec les chainettes et médailles offertes par nos marraines. Après le repas, nos parents nous avaient autorisés à aller jouer dehors. Évidemment, nous devions faire très attention à nos vêtements ! Donc, des jeux plutôt du style : je ne bouge pas trop, je reste assise sur le muret qui sépare les deux étages de ce jardin plutôt agréable...Soudain, ma sœur sens sa chaine se détacher de son cou. Elle la ramasse sur le sol, mais la médaille n’est plus avec...elle regarde autour, rien ! Affolée, elle va chercher ma mère et lui montre l’endroit où la chaine est tombée. Branle-bas de combat...Tout le monde se mobilise pour retrouver le bijou, mais rien à faire, la médaille reste introuvable, elle s’est bel et bien volatilisée. On ratisse le jardin de fond en comble, les gravillons sont ôtés presque un par un, les parterres de fleurs sont pratiquement dévastés, on retourne tout ce que l’on voit sur notre passage en prenant soin de tout remettre en place... (Je me souviens parfaitement de la scène puisque j’ai continué les jours suivants seule, persuadée qu’un objet ne pouvait pas disparaître comme ça) ! Rien ! Je revois encore ma mère qui ne comprenait pas ! Nous n’étions pas sortis de la maison ! Et bien sûr, jamais nous n’avons réussi à remettre la main dessus !
J’ai grandi, et le sort s’est acharné sur moi ! Tous (ou presque) les bijoux que j’avais en ma possession se volatilisaient de la même façon...ils étaient là...et hop...ils n’étaient plus là...et bien sûr, jamais je ne les revoyais. Si bien que j’ai fini par ne plus attacher d’importance à tout ce qui est matériel ! Ce n’est pas trop mal au fond !...Étant donné que les bijoux fantaisie ne se faisaient pas la malle, je n’ai plus porté que ça !
Je ne vais pas tout raconter : la bague dont la pierre était dessertie, abandonnée pendant des semaines sur ma table de chevet jusqu’au jour où j’ai cessé de la voir (après avoir passée la chambre au peigne fin)... une énorme bague que ma mère m’avait offerte et que j’ai égarée sans même m’en rendre compte... et bien d’autres ! Non, je vais juste noter l’histoire des « boucles d’oreilles ».... vraiment étrange :
Pour l’anniversaire de l’une de mes filles, ma mère ressort de son armoire deux adorables petites boucles d’oreilles en or en forme de cubes, celles qu’on lui avait offertes lorsqu’elle-même était enfant. Elle les aimait beaucoup et se plaisait à les voir à nouveau portées par sa petite fille. Ces boucles très anciennes ont fait leur effet un moment, mais fragilisée par l’âge, l’une d’entre elle s’est abîmée. Pour ne pas les perdre, je les ai donc enveloppées dans un petit papier (en fait un kleenex) que j’ai placé dans une poche de mon sac en attendant d’aller les faire réparer...Elles y sont restées des mois...jusqu’au jour où en rangeant mon sac, je les ai aperçues et me suis fait cette réflexion : « je vais finir par les perdre ! » .
J’en fais part à mon mari qui me propose dès le lendemain :
- Si tu veux, je peux aller à la bijouterie aujourd’hui pour faire réparer tes boucles d’oreilles.
Ravie, j’attrape mon sac, actionne la fermeture éclair de la petite poche intérieure....et constate avec stupeur qu’elles se sont volatilisées...je n’ai pas ouvert cette poche de la journée...je cherche malgré tout partout dans la maison...dans la classe ou j’enseigne... et même dans la corbeille à papiers (on ne sait jamais !) rien ! Nada !
En me couchant le soir, je me dis que ça commence à bien faire, ces bijoux qui s’envolent !! et je me dis intérieurement que le comble serait que la gourmette en or de mon fils que j’ai placée dans une coupe en terre sur le meuble de la salle à manger ait elle aussi disparue...mais là je n’y crois pas vraiment, parce que je la vois tous les jours (aujourd’hui aussi d’ailleurs). En fait, si cette idée traverse mon esprit c’est parce que je commence à penser que je suis victime «d’hallucinations » ou d’un quelconque « mauvais sort » !
Je descends l’escalier, et me dirige vers le meuble. Je jette un coup d’œil dans la coupe (en fait pour m’assurer de la présence de la gourmette)...Incroyable, elle est vide !!!!
Je me suis bien sûr posé des tas de questions.
J’ai alors commencé par faire des recherches sur Internet...J’y ai lu des expériences étranges de personnes à qui il arrive le même genre de phénomènes : ils posent un objet sur une table, et hop ! Il n’y est plus ! Ils rangent une bricole dans un sac, et pareil, plus rien…Certains objets reviennent, d’autres non… Ouf ! Je ne suis pas la seule à avoir ce genre de soucis! C’est plutôt rassurant quelque part!
N’empêche, personne ne peut donner une explication plausible à ce genre de manifestations !! Pour les bijoux, il peut y avoir des explications disons « concrètes » telles que la perte pure et simple, la subtilisation par les enfants (juste pour jouer)...etc., mais les ustensiles Tupperware ? (texte , « disparu » ) Là ...je bloquais littéralement !
Jusqu’au jour où :
Eurêka !
Ça y est, je pense l’avoir mon explication !
Il y a quelque temps, j’étais devant mon téléviseur, et j’ai vu notre grand magicien...heu, je veux dire « hypnotiseur » Messmer ! Très intéressant. Si, si, c’est génial ce qu’il est capable de faire, où plutôt de « faire faire » à des stars (ou pas) sous hypnose...
Réel ou pas, c’est parfois bluffant...on pourrait presque y croire !
L’une des expériences qu’il réalisait avec une animatrice m’a tout de suite interpellée. Sous hypnose, elle pouvait « occulter » la présence de la Tour Eiffel. Elle ne la voyait pas !! Pire, elle pensait qu’on l’avait déplacée !! Bon ! C’est du spectacle bien sûr ! Cependant, elle avait l’air sincère...
Eh bien, sincère ou pas, cette expérience me laisse à penser que tout le monde, sous hypnose, peut ne « pas voir » un objet qui est pourtant à sa place...d’où les « disparitions d’objets » constatées. Étant bien entendu (comme Messmer n’est pas à la maison) que nous soyons sous « autohypnose »...
Oui mais...quand nous sommes plusieurs à constater une disparition ? S’agirait-il d’une hallucination collective ? D’une autohypnose collective ?
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Par LuceLegendre le 26 Octobre 2021 à 08:38
Belle journée à toutes et à tous,
Après ce troisième texte sur le thème de la mort (bon, je sais, ce n'est pas drôle!), je reviendrai à quelque chose d'un peu plus léger avec une nouvelle anecdote assez surprenante à propos d'un artiste dont on parle beaucoup en ce moment.
Il s'agit de Georges Brassens qui aurait eu 100 ans ces jours-ci. Un petit hommage en quelque sorte.
En attendant....
Bon mardi
Dans la peau d’une autre
III
A la suite de cet épisode douloureux (texte précédent) j’ai passé une année à l’École Normale pour préparer mon CAP (certificat d’aptitude pédagogique). Je l’ai obtenu assez facilement et notre petite vie a repris tranquillement. Une nuit cependant, je suis réveillée brutalement, prise d’un malaise qui m’empêche de respirer, m’angoisse et nécessite la venue du médecin de garde. Lorsqu’il me demande de me mettre debout, je sors de mon lit et m’écroule comme une masse sur le sol...impossible de me relever seule...
- Il s’est passé quelque chose dans la journée ?
- Non ! rien de spécial
- Et ? ... il y a un an ?
Mon mari et moi sommes « abasourdis » par une telle question de la part d’un médecin... Je réfléchis... Je les regarde tous les deux, complètement « ahurie ». Un an plus tôt, jour pour jour, j’entrai dans la classe de madame Meyer *. En un an, j’ai cessé d’y penser (mes « petits loulous » occupent agréablement mon temps et mon esprit) ...mais pas mon corps !
Les mois suivants, j’enchaine les remplacements. J’attends mon troisième enfant et je suis enfin nommée sur un poste en maternelle pour une longue période... et pour cause : je dois remplacer une institutrice ...qui vient de perdre la vie dans un accident de voiture...l’accident improbable ! Une collision en pleine ville…Elle venait de conduire son mari chez le dentiste.
Le hasard se poursuit...elle est jeune elle aussi et évidemment, je ne suis pas vraiment la bienvenue pour « prendre sa place »: elle était tellement sympa ! Avec toujours de formidables projets au sein de l’école... etc...etc...et moi qui arrive avec mes gros sabots et enceinte en plus !!!
Par contre, l’angoisse n’est pas aussi présente que la fois précédente....OUF ! je n’ai pas mon permis de conduire ! Je ne risque rien !
Mais quand même, le sort s’acharne sur nous, mon bébé et moi. Des contractions dès les premiers mois de grossesse me paniquent (je viens de faire une fausse couche !)
Quelle était la probabilité pour que je remplace deux fois dans ma carrière des instits qui perdent la vie avant trente ans ?
Les années passent. Je suis enfin « titulaire » de mon poste en maternelle....j’ai enfin « ma propre classe ». Quel bonheur !! Difficile d’imaginer ce sentiment de liberté qui nous anime et la joie de pouvoir enfin emmener si loin ces jeunes élèves dans la vie et dans le rêve !
Bref...je suis au moins sûre que « mon fantôme » m’a oubliée et a quitté les lieux !...sauf qu’en discutant un jour avec le chef d’établissement, la discussion bascule sur ce sujet.
- Détrompez-vous, me dit-elle sans sourciller, madame Meyer a aussi enseigné dans cette école...dans la classe même où vous êtes actuellement !!!
Non ! je rêve !
Ma carrière se terminera dans ce même établissement. Après quinze années où j’ai pris, malgré les circonstances, beaucoup de plaisir à travailler avec mes petits élèves. J’ai tellement aimé cette profession.
J’ai cessé d’enseigner après le tragique accident de voiture qui a emporté mes parents. Mon père est mort le jour même (en pleine ville, dans les mêmes circonstances que la deuxième enseignante que j’ai remplacée …un hasard) et ma mère d’une embolie huit jours après (comme madame Meyer… un deuxième hasard !)
Et comme un hasard n’arrive jamais seul ! En voilà un troisième : cet accident a lieu le 28 novembre, jour du décès de ma tante Hélène. Mon père nous a quittés le même jour que sa sœur, partie un 28 novembre.
Je termine ce texte, le 27 novembre, pas le 28 ! Je le dédie à mes parents à qui je pense très très fort.
- Madame Meyer : Voir texte précédent...j’ai changé le nom de l’institutrice que j’ai remplacée (Oh Non! je n’ai pas oublié son vrai nom !!)
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Par LuceLegendre le 22 Octobre 2021 à 08:13
Belle journée à toutes et à tous,
Deuxième volet de ce sujet souvent "tabou" qu'est la mort...
Cette peur panique qui ne ma pas quittée dans les trente premières années de ma vie ! Et pour cause !
Attire-t-on comme le dit la loi d'attraction, ce que l'on redoute le plus ? A en croire cet épisode de ma vie ( et celui qui suivra bientôt), on peut le penser.
Dans la peau d’une autre
II
Enfant, j’ai toujours eu la certitude que je m’occuperai d’enfants lorsque mes études seraient terminées, et pourtant j’étais attirée par d’autres professions telles le journalisme ou la psychologie. J’ai eu la folle idée d’en parler en famille, provoquant immédiatement une réaction à laquelle je ne m’attendais pas de la part de mon père :
- Tu n’y arriveras jamais ! Il faut travailler dur pour ça ! tu seras institutrice ! (comme sa sœur Hélène bien sûr !!)
Ceci dit, pardon pour lui à toutes les instits ! Il faut aussi travailler très dur pour ça !!! * Même si à l’époque, le bac suffisait (pas facile non plus de l’obtenir en 70)
Sans réfléchir, et sans doute pour lui faire plaisir, je me suis dirigée vers cette profession ! J’ai toujours aimé les enfants, alors pourquoi pas ! Ce métier est devenu une véritable passion, une vocation. J’ai travaillé sans relâche pour faire de mon mieux avec comme devise : « si les enfants sont heureux en classe, et bien j’ai fait la moitié de mon boulot ! »
C’est dans le cadre de cette carrière que des événements « étranges » (en « relation » avec cette terreur enfantine) ont eu lieu à trois reprises. Voici le premier :
Durant mes premières années, j’effectuai des remplacements allant de une journée à plusieurs d’affilés dans tout le département. Lorsqu’un remplacement se terminait, j’attendais ma nomination suivante qui arrivait le jour même (parfois le lendemain !) et c’était toujours la surprise...je devais être prête à me déplacer à Châteaubriant, Rezé ou Leger.
Un beau jour de vacances, nous sommes dans la famille de mon mari. Mon beau-père lit le journal et je l’entends s’exclamer : «24 ans, ce n’est pas un âge pour mourir ! » je ne connais pas la raison du décès de cette jeune femme, mais je suis sous le choc. Elle a mon âge ! Je ne suis pourtant pas au bout de mes « surprises » ! Ma nomination arrive ...je dois me rendre dans une classe maternelle... où cette femme « partie trop tôt » enseignait !!
Je remplace cette enseignante qui vient de perdre la vie suite à un accouchement.
Une suite de « hasards » commence à cet instant : elle est décédée de la même façon que ma tante. Encore elle ! Sa sœur (mon autre tante) enseigne dans le même groupe scolaire (en primaire)
Pourquoi moi ??? En plus, elle a mon âge et je suis également enceinte !
Le cauchemar commence dès mon arrivée...je suis très mal accueillie. Ses collègues ne m’acceptent pas ...en effet, je ne peux pas prendre la place de cette amie qu’elles aimaient beaucoup...pire ! Enceinte comme elle...Bravo l’Académie ! J’arrive dans un endroit terriblement affecté par cette absence, dans la classe même où je ressens constamment sa présence.
Machinalement, j’ouvre le tiroir du bureau et je tombe sur le seul objet qui y traine : sa photo…Je reste scotchée, incapable de faire un geste...j’ai l’impression de me voir ! je lui ressemble tellement ! Mêmes cheveux longs, même regard et expressions sur le visage...je ressens une vague glaciale courir le long de mon corps...
Heureusement, il y a les enfants ! Je suis aussi là pour les soutenir...un jour, l’un d’eux s’approche de moi et tristement me demande :
- Toi aussi, maîtresse, tu vas mourir ??
Waouh ! Je ne vais tout de même pas lui répondre que j’y pense aussi !!!... ses collègues ne se sont pas privées pour me raconter les circonstances de son départ : Tout allait bien ! C’est une embolie qui l’a emportée dix jours après la naissance...sans aucune raison !
Le coup de grâce m’est donné par la maman de l’un de mes petits élèves...Constatant que mon ventre s’arrondissait pas mal, elle ne trouve rien de mieux que d’engager la conversation sur le sujet qui fâche :
- Les enfants l’aimaient beaucoup cette institutrice....C’est très triste, mais vous savez, ça arrive plus souvent qu’on ne le croit !!
Non ! Sans blague ! Ça rassure !!
A ce stade, je suis terrorisée bien sûr, mais je me pose plusieurs questions :
- Quelle était la probabilité que je remplace une personne qui venait de mourir ? Bon admettons…
- Quelle probabilité qu’elle soit jeune ? et qu’elle ait le même âge que moi ?
- Quelle probabilité que ce soit à la naissance d’un enfant alors que je suis également enceinte ? (quoi qu’en dise cette mère d’élève !)
- Quelle probabilité qu’elle me ressemble et que comme par hasard je tombe sur sa photo
- Et puis d’abord : Elle n’a pas eu de congés de maternité cette femme ? il n’y avait personne pour la remplacer avant ? (cette question, c’est aujourd’hui que je me la pose…j’étais tellement atterrée à l’époque que je n’y avais même pas songé !!!)
- Et cette école ? le groupe scolaire où enseigne également l’autre sœur de mon père !!! la sœur d’Hélène !
Je ne sais pas si cet épisode de ma vie avait pour but de renforcer ou au contraire diminuer cette peur panique de la mort que j’avais déjà eu dans mon enfance…il m’a néanmoins obligée à la regarder en face…mais dans quelles circonstances !!! Le fantôme d’Hélène était bel et bien là !
Reste que cette angoisse qui ne m’a pas lâchée jusqu’à la naissance de ma fille n’a pas été sans conséquences sur les premiers jours de bébé et sur mon état général, tant physique que moral.
Après la naissance, je me suis mise à compter les jours...Dix jours après, j’ai enfin commencé à respirer.
* On l’a d’ailleurs constaté ces derniers temps ! Être enseignant demande beaucoup d’énergie, de disponibilité et de travail ! Merci encore à toutes celles (et ceux) qui se sont occupé patiemment des enfants pendant et après le confinement
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Par LuceLegendre le 20 Octobre 2021 à 08:42
Belle journée à toutes et à tous,
A l'approche de la Toussaint, j'aime à évoquer Halloween et les sorcières pour les enfants, mais c'est aussi la "fête" de nos chers disparus...et c'est un thème difficile à évoquer.
Je me souviens pourtant des questions "existentielles" que l'on s'était posées un soir avec ma sœur ainée et l'un de mes frères alors que nous étions bien jeunes (entre cinq et sept ans peut-être) : "Où était-on avant?" " où va-t-on après?" ....
Nous n'avions pas de réponses...mais au fond de nous, nous pensions naturellement à une autre forme de vie...étrange, non?
Dans la peau d’une autre
Il y a quelque temps, ma fille paraissait très inquiète. Son petit garçon âgé à peine de six ans semblait angoissé par la mort. Pourtant, aucun événement n’était venu le troubler les jours et même les semaines précédentes...Quelle question ! Comment aborder le thème de « la mort » avec des enfants en bas âge. Pour ma part, je n’ai jamais su...j’ai toujours trouvé absolument ridicule de dire « que la mort fait partie de la vie », qu’il ne faut pas en avoir peur et puis...de toute façon, c’est souvent un sujet tabou ! Franchement, qui aime évoquer ce sujet ?
Je me suis alors souvenue (à vrai dire, je n’ai jamais vraiment cessé d’y penser) de ma première « vision » de la mort. C’était il y a tellement longtemps ! Je n’avais même pas l’âge de mon petit-fils, et pourtant, tous les détails de cette soirée sont ancrés en moi comme s’il s’agissait d’hier soir.
Je suis chez ma grand-mère à la campagne, dans un petit village que j’aime énormément. J’y passe mes vacances d’été et je crois que c’est dans cet endroit que je me sens le plus « vivre intensément ». J’y suis réellement très heureuse.
Chaque soir, après une journée bien remplie à jouer sur la petite place de l’église, dans les champs ou sur le terrain de foot, j’apprécie le retour chaleureux à la maison. Après le diner, on se réunit tous pour un petit moment de calme autour de la grande table de la pièce principale. Mon grand-père plonge le nez dans son journal. Ma grand-mère feuillette son catalogue de la Redoute et ses revues. Ma sœur et moi regardons les images des livres pour enfants que nous avons eu le plaisir de choisir dans la jolie bibliothèque en chêne.
Ce soir, j’ai encore entre les mains ce livre qui m’attire irrésistiblement. Il s’agit des péripéties d’un enfant noir dans la brousse africaine. Je suis fascinée par ces images qui évoquent une vie que j’ignore et dont je me sens malgré tout étrangement proche.
Je pourrai rester des heures à regarder ces images captivantes ! Les yeux toujours rivés sur cette bande dessinée, je sens soudain monter en moi une immense vague de tristesse mêlée d’affolement, de terreur, une vague qui se transforme progressivement en un véritable tsunami qui me submerge. Je suis terrifiée sans raison. Les larmes montent et s’écoulent sans que je puisse les contrôler…Ma grand-mère et ma sœur semblent inquiètes en me voyant. Elles me demandent ce qu’il m’arrive et je réponds cette phrase dont je perçois « nettement » le sens profond en cet instant même : « Je ne veux pas mourir ! » et je la répète et la répète encore dans un flot de larmes…Toutes deux essayent de me consoler, sans succès. Elles m’accompagnent jusqu’à mon lit en me certifiant que rien ne peux m’arriver, que je suis trop petite…mais rien n’y fait…pire, je sais à ce moment précis que rien ni personne ne peux diminuer cette peur panique de la mort et que je suis « parfaitement seule » face à elle…
Et pourtant, jamais je n’ai été confrontée à un décès, jamais on ne l’a évoqué en famille (je ne crois pas en tous cas) et jamais aucun événement ne m’y a fait penser…je suis si jeune (peut-être trois ou quatre ans)…je ne sais toujours pas ce qui a déclenché ce trouble (les images du livre sans doute, et pourtant, le sujet n’avait rien à voir !)
Par contre j’apprendrai plus tard que le livre que j’avais entre les mains était le livre préféré de la sœur de mon père. Une femme « extraordinaire » que je n’ai pas eu la chance de connaître. Sa vie s’est arrêtée lors d’un accouchement en Côte d’Ivoire, peu de temps avant ma naissance…mais ça, je l’ignorais.
Comment pourrait-on expliquer ce « phénomène » ? S’agit-il de la présence de ma tante dans la pièce que j’aurai perçue… avec ses émotions ? Sans doute à en croire un autre épisode, très court celui-là qui a eu lieu très longtemps après (je devais être ado) : j’ai surpris le regard de mon père qui me regardait d’une manière étrange, mi- étonné, mi- interrogateur…je ne peux pas expliquer ce regard, mais je le revois encore…J’avais cette impression qu’il regardait « sa sœur ! »…dire pourquoi j’ai eu comme un flash à ce moment-là est pour moi inexplicable…et pourtant, c’était une perception très fine, imperceptible dont je n’ai jamais voulu m’entretenir avec qui que ce soit. Pourquoi ? Drôle de question ! Peut-être cette tante était-elle présente une nouvelle fois.
Cette histoire à une suite …avec une série d’événements qui m’ont toujours mise mal à l’aise avec ce thème que j’ai toujours eu du mal à évoquer « sereinement »….
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