• Belle journée à toutes et à tous,

    Et voilà, les aventures de Félicité se terminent aujourd'hui...Avec les dessins de François

    Très vite une nouvelle histoire "insolite" ! et aussi des histoires pour les tout-petits

    Bizatoussssssssss

     

    Félicité - fin

    Retour chez Xavier

    -         Allez, ce n’est pas tout ça !! nous avons une autre surprise pour toi, Félicité ! déclara Sézig après une nuit sans sommeil (A noter qu’après cette fête invraisemblable, tout le monde se tutoyait en se tapant amicalement sur l’épaule!)

    -         Oui descendons vite vers la mer. Que dirais-tu d’un petit saut en deltaplane ?  plaisanta Loïg

    Félicité - fin

    -         Chiche ! rétorqua Félicité sur un air de défi. Je ne suis plus à ça près maintenant !

       Le plus surprenant dans cette histoire, c’est qu’après une nuit bien mouvementée, les invités de Poupy n’hésitèrent pas une seconde. Chacun prit place avec un moniteur sous l’aile d’un delta pour un baptême de l’air extrêmement vivifiant et enivrant.

    A l’arrivée, ils se parlèrent de cette première expérience qui leur avait donné à tous l’impression de voler comme un oiseau, et ils comprirent pourquoi Poupy avait choisi la mouette pour se métamorphoser.

         Ensemble, ils se dirigèrent vers la jetée et observèrent la réaction enjouée de Félicité en apercevant « son voilier » flambant neuf, parfaitement réparé par Sézig :

    -         Je savais que ce moment arriverait un jour. Je veux parler de ton départ… et j’ai voulu mettre toutes les chances de ton côté. Tu trouveras même à l’intérieur toutes les explications pour effectuer les manœuvres.

    Félicité - fin

    Le départ proche rendait cet instant très intense et particulièrement émouvant :

    -         Merci à vous tous. Vous m’avez permis de vivre une expérience fantastique et j’espère bien vous revoir très vite, soupira avec une pointe de nostalgie Félicité en sautant à l’intérieur de son dériveur. Un dernier détail, ajouta-t-elle d’un air plus enjoué, il paraît que tu as adopté le scooter, Loïg ? c’est génial non ? Quant à toi Sézig, tu pourras remplacer ta vieille carriole pourrie par une charmante deux-chevaux rose ! Allez, je rigole, tu peux la repeindre si le cœur t’en dit.

    Le voilier s’éloigna de la côte et elle suivit du regard tous ses amis qui n’en finissaient pas de lui envoyer des signes amicaux en agitant de longs foulards multicolores 

        Pour la mille six cent cinquante et unième fois depuis des semaines, Xavier ouvrit son livre de géographie à la page même où Félicité avait disparu sur son dériveur un beau soir d’automne. Pour la mille six cent cinquante et unième fois, il scruta attentivement l’endroit où il avait dessiné un voilier, et pour la mille six cent cinquante et unième fois il soupira. 

    Soudain, il discerna une petite tache sur la carte. Il se frotta les yeux – à n’en pas douter la fatigue lui jouait des tours – puis il lança un coup d’œil troublé en direction du dessin qu’il reconnut aussitôt : c’était le voilier qu’il avait dessiné quelques semaines plus tôt. Sur le pont avant, Félicité, souriante, lui faisait de grands signes. Il ne put contenir sa joie et éclata de rire, puis il passa du rire aux larmes en un quart de seconde…juste le temps pour Félicité de sauter sur le bureau de Xavier où régnait comme d’habitude un désordre royal. Félicité inspecta les lieux, fronça les sourcils :

    -         Dis donc, c’est un vrai capharnaüm, ton bureau !

    -         Tu n’as pas changé ! Au lieu de râler, dis-moi plutôt comment s’est terminée ton aventure en Bretagne.

    Visiblement ravis l’un et l’autre de se retrouver, ils passèrent des heures à bavarder. Ils avaient tellement de choses à se raconter ! Une question restait pourtant en suspens et Félicité se risqua à la poser :

    Félicité - fin

    -         ça veut dire quoi « ton sort est entre ses mains » ?

    -         Je crois que Viviane a simplement voulu dire qu’elle n’utiliserait plus ses pouvoirs pour te faire retourner sur la feuille de dessin, et que je lui dois ce don qui me permet de rendre réels les objets que tu me demandes. D’une certaine façon, elle a voulu dire que nous sommes liés à jamais tous les deux…mais ça, nous le savions, n’est ce pas ?

    Rassurée, Félicité aida Xavier à déballer les cadeaux qu’elle lui avait rapportés, grignotant au passage une petite galette au beurre salé. Elle lui remit ensuite la pièce d’or que lui avait confiée Poupy . Il lui avait assuré qu’il serait riche toute l’année s’il la tenait dans le creux de sa main droite en faisant sauter une crêpe le jour de la Chandeleur. 

    -         Tu te souviens de m’avoir dit qu’en voyageant, tu m’aiderais à prendre goût à la géographie ? se rappela brusquement Xavier

    -         Oui, et alors, c’est le cas ?

    -         Pas du tout. Quand tu me racontes tes péripéties bretonnes, j’ai beaucoup plus envie d’aller me promener comme toi et de vivre une expérience identique que d’apprendre la géo !

    -         Ça ne m’étonne pas ! c’est génial ! Mais la prochaine fois, il me semble que l’on doit partir tous les deux.

    -         Tu es sérieuse ?

    -         Réfléchis un peu, c’est bientôt les vacances de Noël ! Tu ne dois pas partir chez ta mamy à Marseille ?

    Xavier fixa longuement la carte IGN avec Félicité, et ils commencèrent à méditer sur leur prochaine destination : la région Provence Alpes Côte d’Azur. 

    Félicité - fin

     

     

     

    Félicité - fin                                                      Félicité - fin

    Félicité - fin

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  • Belle journée à toutes et à tous,

    Les aventures de Félicité touchent à leur fin...et nous allons enfin connaître la nature de ce fameux trésor.

    Avec toujours les belles illustrations de François

    Bizatoussssssssss

    Félicité la tortue - 9

    Le trésor- 2

        Félicité n’était pas mécontente de quitter cette forêt et commençait à voir d’un bon œil la fin de cette aventure. Il lui tardait à présent de revoir Xavier…quoique ! Elle avait pris goût à cette liberté ! Elle repensa subitement à ce que lui avait dit la fée près du lac  « Ne t’inquiète pas, ce pouvoir-là ne m’appartient plus ! Je l’ai abandonné à Xavier et ton sort est entre ses mains » et elle s’interrogea sur ce qu’il déciderait !

      Poupy l’attendait assis en tailleur au pied de son menhir. Il mâchouillait un brin de bruyère et semblait si nerveux que Félicité eut envie de lui faire une petite farce à son tour en lui affirmant qu’elle avait échoué dans sa mission. En remarquant son visage blême, elle n’osa pas. D’ailleurs, elle était bien trop fière de rapporter une partie de son trésor, alors elle s’écria :  

    -         Je crois que les brigands se sont partagé le magot. Je n’ai pu récupérer que ce vieux livre…Il paraît qu’il vaut une fortune !

    -         Je ne t’en demandais pas plus, Félicité ! Pour l’or ce n’est pas grave, tu sais, l’alchimie n’a pas de secret pour nous ! Tu ne peux pas comprendre ce que ce vieux livre, comme tu dis, représente pour moi !

    -         Si, un peu ! Il s’agit du secret des dolmens, des menhirs et de leurs alignements !

    -         Comment sais-tu cela ?

    -         J’ai entendu les brigands en parler.

    Félicité la tortue - 9

    Félicité lui raconta en détails toute son aventure dans la forêt. Elle lui rendit par la même occasion le talisman sans lequel elle ne serait pas parvenue à ses fins.

    -         Je te dois une explication petite ! Tout le monde sait que chaque korrigan a le devoir de protéger un trésor. En principe, les hommes pensent qu’il s’agit uniquement d’un coffre rempli de pièces d’or…c’est d’ailleurs pour cela qu’ils cherchent par tous les moyens à nous les dérober, comme l’a fait Pati Bulère !…Ils  sont nombreux à être avides d’or et de richesses ! Ce que tout le monde ignore en revanche, c’est que dans chaque coffre se cache un secret que nous devons garder scrupuleusement…Merci de tout cœur ! Sans toi, le mystère des menhirs aurait été divulgué à la terre entière ! une vraie catastrophe !

    -         Si je comprends bien, vous détenez tous les mystères de la vie ? c’est phénoménal ! Pourquoi ne rien dire ?

    -         Il y en a bien quelques-uns qui ont été percés depuis l’origine des temps, mais l’homme a besoin de magie, de rêves et d’énigmes pour vivre.

    -         Mais maintenant le brigand sait quelque chose, lui ?

    -         Bah ! Il ne connaît pas le contenu du livre. Et qui le croirait s’il lui venait à l’idée de parler de sa découverte ? rétorqua Poupy . Par contre, je vais devoir changer de domicile…il ne doit en aucun cas me retrouver ! Allez, assez parlé ! Rentre vite. Il y a ici quelques amis qui sont venus me donner un coup de main pour déménager et qui t’attendent pour te saluer.

            Poupy appuya sur le triskell gravé sur la pierre, le menhir pivota sur lui-même avec un bruit sourd et l’entrée de la grotte s’ouvrit devant eux.

    Comme lorsqu’elle était venue la première fois, Félicité suivit le korrigan qui descendait les quelques marches les séparant de la superbe caverne qu’elle connaissait déjà.

    Par contre, elle était loin d’imaginer la surprise que lui avait préparée ses amis :

    -         Waouh !!! vous êtes tous là !! s’écria Félicité les larmes aux yeux en revoyant Sezig le gardien du phare, et Loïg le potier, à qui elle s’empressa de remettre les présents de Viviane.

    Le patron de « la Marie-Joseph », l’aviateur anglais et Yann attendaient aussi son arrivée pour célébrer son succès, tout comme la serveuse du « Ty Quickos » qui lui présentait déjà une galette royale et une bolée de cidre sur un plateau.

    Pendant des heures, tout ce petit monde fit la fête et les rares touristes qui passaient au-dessus de la grotte ont dû être suffoqués d’entendre des éclats de voix, des clameurs et des rires provenant de la terre…Une raison de plus pour affirmer que la Bretagne est peuplée de fantômes. 

    Félicité la tortue - 9

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  • Belle journée à toutes et à tous,

    Félicité réussira-t-elle la mission qu'on lui a confiée?...Découvrira-t-elle le fameux trésor?

    Illustrations de François

    Bizatousssssssss

    Félicité - 8

     

    Le trésor -1

         Lorsque Félicité arriva au bout du chemin, elle était si lasse qu’elle rentra dans sa carapace pour piquer un petit somme. Elle entendit alors des éclats de voix tout près d’elle et resta immobile. Deux hommes semblaient en pleine discussion et elle réalisa à leurs timbres graves et puissants que l’un d’eux pouvait bien être Pati Bulère. L’autre devait être un complice ?

       Elle n’eut pas à attendre trop longtemps :

    -         Alors qu’est ce qu’on fait ? demanda l’un

    -         Si on se posait un peu avant de prendre une décision, répliqua l’autre en s’asseyant sur le dos de Félicité qu’il prenait sans aucun doute pour une roche confortable.

    Du coup, elle n’osa plus du tout bouger. Pourtant, elle avait une irrésistible envie de lui hurler d’ôter de là son gros derrière !

    -         Alors ?

    -         A mon avis, cet ouvrage vaut une petite fortune. Le conservateur du musée t’en proposera sûrement un bon prix ! Il suffira de lui raconter qu’il appartient à ta famille depuis des générations et que tu viens de le retrouver dans le grenier de ta grand-mère. Tu penses bien que personne ne pourra croire que tu l’as piqué à un gnome.

    -         Un korrigan ! je te l’ai dit cent fois. N’empêche que sans toi, j’aurai dû me contenter des quelques pièces d’or du coffre. Si tu ne parlais pas couramment le breton, jamais je n’aurai su que ce livre que j’ai dégoté dans le double fond contenait le secret des dolmens, des menhirs, et de leurs alignements. Je n’aurai même pas imaginé qu’il puisse avoir de la valeur...Qui peut bien s’intéresser à ce genre de bouquin?

    -         Les scientifiques pardi ! Il y a des siècles qu’ils veulent connaître ce mystère ! C’est vrai que c’est idiot, mais c’est comme ça !  Confie-moi ce livre, je vais essayer de le monnayer.

    -         Ok, mais pas d’entourloupe ! je veux le fric demain.

    -         D’accord, cachons-le dans le creux de ce chêne et attendons la nuit pour le récupérer. Je ne voudrais pas rencontrer l’un de ces bûcherons qui rôdent par ici ces temps-ci…

    Félicité sentit soudain un grand soulagement. L’homme qui avait pris sa carapace pour un siège venait de se lever et il s’éloignait avec son compère en direction du cabanon qu’elle avait aperçu en arrivant.

    Félicité - 8

    Après une petite pause pour s’assurer de leur départ, elle fit surface et commença à rechercher l’homme dont lui avait parlé Viviane. Il ne lui fut pas bien difficile de le repérer. Il était seul près de sa camionnette en train de manger un sandwich. Elle l’observa et le trouva d’emblée très gentil, un peu pâlot mais très sympathique. Elle lui remit le message qu’il s’empressa de lire :

    « Mon très cher yann

       Je t’envoie Félicité qui a besoin de toi. J’aimerais que tu l’aides à  porter un paquet très lourd et que tu la ramènes jusqu’à sa voiture. Elle est chargée d’une mission secrète très importante dont je ne peux rien te dire. Je sais que je peux compter sur ta discrétion et te faire confiance pour ce service.

        Pour te remercier, je te fais parvenir cette petite bourse qui te permettra de nourrir ta famille dans les mois à venir. Ce ne sera pas du luxe.  J’ai vu aussi que tu t’es donné beaucoup de mal pour payer les médecins et le séjour à l’hôpital de ton petit dernier. Il y a également à l’intérieur une petite fiole que tu verseras dans sa soupe ce soir. Demain matin, à son réveil, il sera complètement guéri.

      Rassure-toi, le patron qui vient de t’engager est très fier de ton travail…Ton contrat sera signé avant Noël.

    Merci pour tout.

    Viviane »

    Félicité - 8

         Le visage de Yann s’éclaira et sa joie éclata comme un feu d’artifice. Il se mit à sauter sur place en criant et en s’agitant dans tous les sens. En voyant la tête ahurie de Félicité, il se confia à elle.

    Son troisième fils Pierrig était né avec un problème cardiaque et il passait la plupart de son temps à l’hôpital. Jour et nuit, lui et son épouse se relayaient pour s’occuper de lui, sans tenir compte de leur fatigue, de leurs nuits sans sommeil et des ennuis que tout cela engendrait. Ses nombreuses absences durant ces huit derniers mois lui avait fait perdre son travail et les dettes commençaient à s’accumuler. Heureusement, un ami lui avait parlé de ce job de saison. Les sapins de Noël, ça fait rêver les enfants, mais ça ne dure pas toute l’année. Il ne lui était donc pas venu à l’idée qu’il pourrait être embauché d’une manière ou d’une autre. Aussi, avec ces quelques pièces d’or qui tombaient à pic, la nouvelle d’un vrai travail l’inonda de bonheur.

        Il demanda à Félicité où se trouvait ce paquet dont parlait Viviane et, le plus discrètement possible, ils se rendirent jusqu’au chêne où Yann n’eut aucun mal à attraper le mystérieux livre. Il le considéra un instant en se demandant quel intérêt pouvait avoir un vieil ouvrage jauni, mais ne posa aucune question. Il fit ce qu’on lui demandait comme d’habitude.

     Il invita ensuite Félicité à s’asseoir à côté de lui dans sa camionnette et la ramena jusqu’au village où l’attendait sa deux chevaux rose. Ils se souhaitèrent réciproquement « bonne chance » et se quittèrent sans plus de formalités. 

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  • Belle journée à toutes et à tous,

    Nouvelle rencontre pour l'amie de Xavier ! Et quelle rencontre!

    Nouvel épisode des aventures de Félicité...illustré par François.

    Bizatoussssssssss

    Félicité la tortue - 7

     

    Viviane

        Elle se réveilla le lendemain, et, oh surprise ! Elle était exactement à la même place que la veille. Elle poursuivit donc son chemin… toujours sans but, mais sans se décourager. Elle pensa à juste titre qu’elle finirait bien par arriver dans un lieu indiqué sur la carte !

       Ce ne fut pourtant pas le cas pendant trois jours ! Enfin, au beau milieu d’un après-midi brumeux, elle arriva près d’un immense lac cristallin dont la luminosité l’éblouit malgré la nappe de brouillard qui commençait à s’élever à la surface.

     Timidement, elle s’approcha de l’étendue limpide pour se reposer un instant au pied d’un saule pleureur. Elle regarda son portable et se dit qu’il ne lui servirait dorénavant plus à rien puisque celui de Xavier était dans les mains de son professeur. Machinalement, elle le lança dans le lac et observa les ondes qui s’estompaient lentement à la surface de l’eau.

    C’est alors qu’elle aperçut nettement dans l’un des cercles, les traits de Xavier se dessiner devant elle. Il était seul dans la classe en train de copier un texte pendant que le professeur allait de long en large et de large en long sur l’estrade. Il tourna la tête dans sa direction, lui fit un clin d’œil et disparut : « Ouf, il ne m’en veut pas trop ! » Soupira-t-elle.

        En s'élargissant face à elle, le deuxième cercle lui présenta l’image d’un homme hirsute de forte stature, affublé d’un vieux pull-over et d’un pantalon côtelé. Il regardait dans sa direction avec un air féroce en brandissant un vieux livre jauni. Elle reconnut sans l’avoir jamais vu le sinistre brigand Pati Bulère, et frissonna dans sa carapace.

    Elle se ressaisit très vite en distinguant clairement dans un troisième cercle, une forme qui se détachait d’une brume légère en s’élevant dans les airs. La silhouette se transforma petit à petit en progressant vers elle, et prit les traits d’une jeune femme superbe très mince, vêtue d’une longue robe de mousseline bleu azur sur laquelle ondulait une épaisse chevelure blonde. Doucement, elle s’approcha d’elle :

    -         Waouh ! Vous…vous êtes… ?

    -         Oui, c’est cela, je suis bien la fée Viviane, déclara spontanément l’apparition d’une voix mélodieuse et suave.

    Félicité la tortue - 7

    -         Ah oui ? Vous êtes la copine de Merlin ! C’est bien ça ?

    -         Hum, hum ! Fit Viviane en se raclant légèrement la gorge. D’où tiens-tu cela ?

    -         De Sézig, un gardien de phare hyper sympa que j’ai rencontré lorsque je suis arrivée en Bretagne. Il m’a parlé de vous, mais pour lui, vous n’êtes qu’une légende…

    -         Toujours farceur, ce Sézig ! Eh bien, lorsque tu le reverras, complimente-le de ma part. Il fait un travail extraordinaire au phare, et j’ai appris qu’il a réussi dernièrement à éviter une catastrophe. Un navire allait droit sur un récif  une nuit de tempête. Je passe sur les détails, mais grâce à son sang-froid, tout l’équipage est rentré sain et sauf au port …Tu lui donneras ceci pour moi.

    Viviane agita sa baguette magique dans les airs et une nuée d’étincelles s’en échappa, aussitôt remplacée par une petite boite de métal argenté contenant un galet.

    -         Un galet ? s’étonna Félicité

    -         Oui, un galet dont le pouvoir magique ne peut opérer que pour lui. Dis-lui que lorsqu’il aura besoin d’aide, il lui suffira d’ouvrir la boite et de prendre le galet dans le creux de sa main en formulant sa demande. Il sera aussitôt exaucé…. Tu donneras également cela à son frère Loïg qui a fait de moi une sculpture plus que flatteuse !

    Elle fit apparaître un petit flacon renfermant une poudre extrêmement fine de couleur ocre :

    -         Tu lui dira d’ajouter quelques grains de ce mélange dans chacune de ses poteries pour leur donner ce petit plus qui fascinera les touristes…elles seront, disons, comme « vivantes »

    -         Tant que vous y êtes, vous ne pourriez pas me donner un coup de main à moi aussi ?

    Pour toute réponse, Viviane se mit à sourire, et l’éclat de son visage  éclaira toute la forêt. Félicité regarda autour d’elle et vit un chemin illuminé se tracer devant elle :

    -         Prend ce chemin, Félicité. Il te mènera tout droit à la cabane que tu cherches…. Oh ! Je vois, tu veux un éclaircissement sur tout cela ? Ma parole, tu deviens comme les humains. Il leur faut toujours une explication à tout.

    -         Non, ce n’est pas ça ! Se défendit-elle, c’est juste…pour Xavier !

    -         D’accord. Comme tu dois le savoir, tous les êtres magiques de cette forêt connaissent mon existence sur les bords du lac. Ils savent aussi que je ne peux me rendre sur d’autres lieux que par télépathie. Aussi, il y a quelques mois, Poupy est venu me chercher pour me demander de le secourir. Je lui ai donné ce talisman que tu portes autour du cou et qui, quel que soit le chemin que l’on prend dans cette forêt, mène jusqu’à moi. Je l’ai averti de ton arrivée….

    Félicité la tortue - 7

    -         Mais comment saviez-vous ?

    Viviane sourit à nouveau ;

    -         Télépathie ? Magie ? …Ne me dites pas …

    -         Si, Félicité ! J’ai vu Xavier te dessiner. Sur cette feuille, tu étais si jolie, si touchante et si espiègle, si expressive… que je n’ai pas hésité un instant à ajouter le tout petit plus qui te manquait.

    -         Alors, quand tout cela sera fini, je retournerai sur cette feuille de papier pour toujours ? Déplora Félicité, les larmes aux yeux.

    Félicité comprit que ce ne serait pas bien difficile pour elle…elle avait bien emprisonné Merlin pour l’éternité !

    Un nouveau sourire éclaira encore le visage de Viviane.

    -         Ne t’inquiète pas, ce pouvoir-là ne m’appartient plus ! Je l’ai abandonné à Xavier, et ton sort est entre ses mains.

    La fée Viviane s’éleva lentement dans les airs en riant, et virevolta autour de Félicité. Elle ajouta :

    -         Avant de disparaître, je dois te dire ceci : «  Près du refuge du brigand, tu rencontreras un bûcheron qui te sera d’un grand secours. Il est arrivé ce matin pour repérer les sapins qui feront le bonheur des enfants à Noël. Remet-lui ce parchemin et cette petite bourse de ma part »

    -         Mais comment…

    -         Ne pose plus de questions ! va vite !

    Félicité s’apprêtait quand même à poser une nouvelle question, mais Viviane s’était à nouveau mêlée à la brume du lac où elle s’évapora simplement.

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  • Belle journée à toutes et à tous,

    Que diriez-vous d'un petit tour en forêt avec Félicité? et pas n'importe quelle forêt ! Brocéliande!

    Alors, allons-y...la magie va sûrement opérer.

    Illustrations : toujours François...

    Féicité la tortue - 6

     

    Brocéliande

           En parlant de Xavier justement !…A l’instant précis ou Félicité acceptait d’aider Poupy (elle ne s’est pas fait prier longtemps ! Partir à l’aventure, pensez-donc !), il montrait sa nouvelle lettre à son pote Pascal. Ils sortaient du cinéma où ils étaient allés voir le dernier film d’animation en vogue:

    -         Qu’en penses-tu ?

    -         C’était super !

    -         Non, je parle de la lettre idiot !

    -         J’en pense que ta tortue s’est fourrée dans un drôle de pétrin. Tu as tout intérêt à garder l’œil sur elle !

    -         C’est quand même génial ce qu’elle vit non ?

    -         Hum ! Si on veut ! Et pour en revenir à la voiture qu’elle te demande, tu ne vas tout de même pas lui envoyer hein ? Elle devient trop exigeante et avec sa tête de linotte, elle aura vite fait de l’égarer ou de la bousiller en moins de deux !

    -         Tu as raison. J’ai ma petite idée. Si j’ai bien compris, elle attend sa voiture près du calvaire dans le petit bled où elle s’est gavée de crêpes. Eh bien, elle ne va pas être déçue ! 

          Félicité venait justement d’arriver sur la place et resta figée en apercevant un immense paquet cadeau rose entouré d’un énorme ruban rose et d’une carte de visite contenant ces mots : « Pour Félicité ». Tous les habitants du village (heureusement, pas trop nombreux) s’étaient attroupés près du paquet et aidèrent Félicité à le déballer. Il s’en suivit un énorme éclat de rire lorsqu’elle considéra son contenu : une ravissante deux chevaux rose décorée de grosses fleurs sur les portières :

    -         Ce n’est pas ce que vous vouliez ? S’esclaffa Loïg , une décapotable sportive. Je crois en effet qu’il vous faudra être bien sportive pour ouvrir les portes et les fenêtres, faire les manœuvres et la pousser quand elle refusera de monter les côtes !

    -         Et alors ! Elle est très jolie ! Je n’en attendais pas moins de Xavier, et il n’a même pas oublié de refaire ma valise, répondit Félicité en grimpant fièrement à l’intérieur.

    Désormais seule – et à bien y réfléchir, c’était la première fois depuis son arrivée fracassante sur l’île de Sézig – elle fit la route qui la séparait de la forêt de Brocéliande sans s’arrêter. Éblouie par la beauté du décor dans lequel elle venait d'aborder, elle sentit soudain quelques larmes monter au bord de ses yeux et une émotion encore inconnue l’envahir. En cette période de l’automne, les arbres avaient revêtu leurs plus belles parures, rivalisant de charme et de grâce en élevant bien haut leurs branches et en affichant résolument les jaunes et les ocres, les roux et les orangés, les rouges et les bruns de leurs feuillages qui se mêlent et se démêlent, se fondent et se confondent avec délice : « Comme j’envie les peintres en cette période de l’année » pensa  Félicité en stoppant son véhicule à l’entrée d’un petit village niché au cœur de la forêt.

    Féicité la tortue - 6

           Comme pour apprécier pleinement le côté pittoresque du site et bien s’en imprégner, elle jeta un coup d’œil autour d’elle avant de déplier la carte IGN que Poupy lui avait confiée quelques heures seulement auparavant. Elle la replia soigneusement et se dirigea vers l’un des sentiers balisés qu’il lui avait indiqués pour se diriger vers les profondeurs du bois. Si elle s’en tenait à ses explications, il ne lui serait pas bien difficile de ramener ce fameux trésor.

       Félicité longea l’allée bordée de chênes, de bouleaux et de hêtres et s’engagea sur un étroit passage à droite. Tout en parcourant tranquillement son chemin, elle humait l’air qui lui apportait les senteurs sauvages de l’humus, des champignons et de toute la flore environnante. Rien à voir avec ce qu’elle avait connu jusque là.

        La forêt semblait soudain s’épaissir. Les arbres devenant plus menaçants s’enchevêtraient, leurs racines sortaient à présent du sol et de hautes fougères brunes cachaient son champ de vision, ralentissant du même coup son allure. Un peu lasse, elle décida de s’arrêter pour la nuit. Elle remarqua une cavité à l’intérieur d’un gros chêne, s’y installa et examina de sa cachette le spectacle qui l’entourait. Une légère brume entourait à présent la forêt, la drapant comme une écharpe vaporeuse. Elle vit alors apparaître d’étranges phénomènes, des ombres et des êtres immatériels volant autour des arbres, et crut même reconnaître des lutins qui se dissimulaient derrière un énorme cèpe pour mieux l’observer. Elle mit tout cela sur le compte de la fatigue et s’assoupit.

       Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle comprit immédiatement que la nuit lui avait joué un drôle de tour - ou plutôt étaient-ce ces lutins qu’elle avait surpris la veille ?-  parce qu’elle en était sûre à présent, la forêt ne devait pas sa beauté uniquement au hasard. De plus, elle renfermait probablement d’étonnants mystères et des secrets inexpliqués. Elle était peuplée d’êtres obscurs, étranges, féeriques …et elle venait d’en faire les frais !

       Le décor dans lequel elle se trouvait ne ressemblait en rien à celui qu’elle avait découvert la veille. Elle n’était pas folle quand même, elle s’était bien réfugiée dans le creux d’un chêne ! Elle se trouvait à présent sur un tapis de mousse dans une minuscule clairière ! La forêt se transformait la nuit ?  On l’avait transportée ? Elle s’était déplacée en dormant ? Elle opta pour la troisième solution et reprit sa carte IGN qu’elle tourna dans tous les sens, cherchant en vain cette clairière :

    « Je ne comprends rien. Tout est noté pourtant sur ces cartes ! Qu’est ce que c’est que ce délire ! Quelle direction je vais prendre moi, à présent ? »

    Félicité hésita entre les quatre chemins qui replongeaient au cœur de la forêt et eut soudain une idée. Elle prit son portable et composa le numéro de Xavier.

        Elle ne pouvait pas mieux tomber ! Quand le téléphone vibra au fond de sa poche, Xavier était précisément en train de bâiller aux corneilles pendant le fameux cours de maths ennuyeux de Milou. Il l’attrapa discrètement  et se planqua derrière son pote Pascal pour répondre :

    -  …o … Xav’…suis…garé …ré…ande…besoin …sol 

    -         Je ne comprends rien à ce que tu racontes ! Je suis en classe et je capte mal !

    -         Xavier !

    Zut ! Le prof !

    -         Oui monsieur

    -         Apporte-moi ton portable

    -         Mais, je…

    -         Tu as beau te cacher derrière ton camarade, je t’ai vu !! Tu sais très bien que c’est interdit en classe…et encore plus de téléphoner pendant les heures de cours ! Hurla Milou qui commençait à devenir écarlate sous le coup de la colère. Qui t’appelle ?

    -         Mma…mmère ! Répondit-il sans grande conviction tout en éteignant  l’appareil. Elle me dit qu’elle aura du retard ce midi et que je devrais l’attendre un peu, mentit-il aussitôt.

    -         Je ne te crois pas ! Elle te laisserait un mot ! Ça m’étonnerait, vois-tu, qu’elle sache que tu as emporté ton portable à l’école !… Trois heures de  retenue mercredi après-midi !

    -         Oh, non ! Ce n’est pas possible, monsieur, on a un match de foot contre les Jaguars ! C’est le plus important de l’année et on a besoin de moi dans les buts !

    -         Ne discute pas ! Je ne veux rien savoir ! S’il le faut, j’irai parler à ton entraîneur.

    Xavier passa le reste de la journée sans décrocher un mot. A la sortie, il appela Pascal et lui demanda son avis sur le mystérieux coup de fil qu’il avait pris soin de noter sur une feuille de papier. Pascal se gratta la tête et répondit tranquillement, comme s’il venait de faire une découverte importante :

    -         Eh bien, il s’agit de Félicité ! Elle a encore besoin de ton aide.

    -         Ça, je l’aurai deviné tout seul ! Mais qu’a-t-elle bien voulu me dire ?

    -         Aucune idée ! Fais-voir !

    Tous les deux essayèrent de déchiffrer le message. Au bout d’une heure, ils trouvèrent une solution satisfaisante et déclarèrent que cela n’avait pas trop d’importance

    -         Oui, c’est sûrement ça : « allô Xav’, je suis mal garé, ne me réprimande pas, j’ai besoin de soleil ! ».

    -         Ça ne veut rien dire ! Pourquoi téléphone-t-elle pour me dire ça ?

    -         Parce que la voiture a dû partir en fourrière, tiens ! Tu vois que j’avais raison !

        Pendant ce temps-là, Félicité, elle, n’en menait pas large. Elle avait entendu le professeur se fâcher et comprit que Xavier serait puni par sa faute. Avait-il seulement saisi ce qu’elle lui réclamait : « Allô, Xav’, je me suis égarée dans la forêt de Brocéliande. J’ai besoin d’une boussole » ? Et même…à bien y réfléchir,  s’il avait eu le message, elle ne lui avait pas dit où l’envoyer cette boussole ! Le savait-elle elle-même ? Ne sachant trop quoi faire, elle s’engouffra dans l’un des passages.

    Féicité la tortue - 6

    Elle erra ainsi pendant des heures sans but précis. Elle s’arrêta simplement pour observer le jeu de deux jeunes écureuils qui se poursuivaient sur les branches d’un grand sapin bleu et pour se désaltérer de l’eau fraîche d’une petite cascade qui ruisselait en chantant sur des roches moussues. Elle grignota quelques feuilles encore vertes et de délicieuses chanterelles, et termina sa journée dans un endroit assez agréable constitué de vieux troncs, d’énormes roches disposées en désordre et d’un tapis de feuilles sèches sur lequel elle se reposa.  

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