• Félicité - 8

    Belle journée à toutes et à tous,

    Félicité réussira-t-elle la mission qu'on lui a confiée?...Découvrira-t-elle le fameux trésor?

    Illustrations de François

    Bizatousssssssss

    Félicité - 8

     

    Le trésor -1

         Lorsque Félicité arriva au bout du chemin, elle était si lasse qu’elle rentra dans sa carapace pour piquer un petit somme. Elle entendit alors des éclats de voix tout près d’elle et resta immobile. Deux hommes semblaient en pleine discussion et elle réalisa à leurs timbres graves et puissants que l’un d’eux pouvait bien être Pati Bulère. L’autre devait être un complice ?

       Elle n’eut pas à attendre trop longtemps :

    -         Alors qu’est ce qu’on fait ? demanda l’un

    -         Si on se posait un peu avant de prendre une décision, répliqua l’autre en s’asseyant sur le dos de Félicité qu’il prenait sans aucun doute pour une roche confortable.

    Du coup, elle n’osa plus du tout bouger. Pourtant, elle avait une irrésistible envie de lui hurler d’ôter de là son gros derrière !

    -         Alors ?

    -         A mon avis, cet ouvrage vaut une petite fortune. Le conservateur du musée t’en proposera sûrement un bon prix ! Il suffira de lui raconter qu’il appartient à ta famille depuis des générations et que tu viens de le retrouver dans le grenier de ta grand-mère. Tu penses bien que personne ne pourra croire que tu l’as piqué à un gnome.

    -         Un korrigan ! je te l’ai dit cent fois. N’empêche que sans toi, j’aurai dû me contenter des quelques pièces d’or du coffre. Si tu ne parlais pas couramment le breton, jamais je n’aurai su que ce livre que j’ai dégoté dans le double fond contenait le secret des dolmens, des menhirs, et de leurs alignements. Je n’aurai même pas imaginé qu’il puisse avoir de la valeur...Qui peut bien s’intéresser à ce genre de bouquin?

    -         Les scientifiques pardi ! Il y a des siècles qu’ils veulent connaître ce mystère ! C’est vrai que c’est idiot, mais c’est comme ça !  Confie-moi ce livre, je vais essayer de le monnayer.

    -         Ok, mais pas d’entourloupe ! je veux le fric demain.

    -         D’accord, cachons-le dans le creux de ce chêne et attendons la nuit pour le récupérer. Je ne voudrais pas rencontrer l’un de ces bûcherons qui rôdent par ici ces temps-ci…

    Félicité sentit soudain un grand soulagement. L’homme qui avait pris sa carapace pour un siège venait de se lever et il s’éloignait avec son compère en direction du cabanon qu’elle avait aperçu en arrivant.

    Félicité - 8

    Après une petite pause pour s’assurer de leur départ, elle fit surface et commença à rechercher l’homme dont lui avait parlé Viviane. Il ne lui fut pas bien difficile de le repérer. Il était seul près de sa camionnette en train de manger un sandwich. Elle l’observa et le trouva d’emblée très gentil, un peu pâlot mais très sympathique. Elle lui remit le message qu’il s’empressa de lire :

    « Mon très cher yann

       Je t’envoie Félicité qui a besoin de toi. J’aimerais que tu l’aides à  porter un paquet très lourd et que tu la ramènes jusqu’à sa voiture. Elle est chargée d’une mission secrète très importante dont je ne peux rien te dire. Je sais que je peux compter sur ta discrétion et te faire confiance pour ce service.

        Pour te remercier, je te fais parvenir cette petite bourse qui te permettra de nourrir ta famille dans les mois à venir. Ce ne sera pas du luxe.  J’ai vu aussi que tu t’es donné beaucoup de mal pour payer les médecins et le séjour à l’hôpital de ton petit dernier. Il y a également à l’intérieur une petite fiole que tu verseras dans sa soupe ce soir. Demain matin, à son réveil, il sera complètement guéri.

      Rassure-toi, le patron qui vient de t’engager est très fier de ton travail…Ton contrat sera signé avant Noël.

    Merci pour tout.

    Viviane »

    Félicité - 8

         Le visage de Yann s’éclaira et sa joie éclata comme un feu d’artifice. Il se mit à sauter sur place en criant et en s’agitant dans tous les sens. En voyant la tête ahurie de Félicité, il se confia à elle.

    Son troisième fils Pierrig était né avec un problème cardiaque et il passait la plupart de son temps à l’hôpital. Jour et nuit, lui et son épouse se relayaient pour s’occuper de lui, sans tenir compte de leur fatigue, de leurs nuits sans sommeil et des ennuis que tout cela engendrait. Ses nombreuses absences durant ces huit derniers mois lui avait fait perdre son travail et les dettes commençaient à s’accumuler. Heureusement, un ami lui avait parlé de ce job de saison. Les sapins de Noël, ça fait rêver les enfants, mais ça ne dure pas toute l’année. Il ne lui était donc pas venu à l’idée qu’il pourrait être embauché d’une manière ou d’une autre. Aussi, avec ces quelques pièces d’or qui tombaient à pic, la nouvelle d’un vrai travail l’inonda de bonheur.

        Il demanda à Félicité où se trouvait ce paquet dont parlait Viviane et, le plus discrètement possible, ils se rendirent jusqu’au chêne où Yann n’eut aucun mal à attraper le mystérieux livre. Il le considéra un instant en se demandant quel intérêt pouvait avoir un vieil ouvrage jauni, mais ne posa aucune question. Il fit ce qu’on lui demandait comme d’habitude.

     Il invita ensuite Félicité à s’asseoir à côté de lui dans sa camionnette et la ramena jusqu’au village où l’attendait sa deux chevaux rose. Ils se souhaitèrent réciproquement « bonne chance » et se quittèrent sans plus de formalités. 

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :