• Félicité - 9 -

    Bonjour,

    En ce jour de Toussaint, une petite pensée à tous ceux que l'on aimé et qui nous ont quitté !

    C'est aussi mercredi, et voici la suite des aventures de Félicité. Je me souviens avoir écrit ce passage ( ainsi qu'une bonne partie du texte :principalement la description des paysages de Bretagne et Poupy, référence à l'un de ses cadeaux) en pensant à tante Annette qui nous a quittée il y a quelque jours... Le hasard, toujours lui !

    Cette histoire lui est donc naturellement dédiée

    Félicité - 9 -

     

    Le secret de Poupy  

          Cette nuit-là, Félicité eut bien du mal à s’endormir. Elle se mit alors à rédiger une nouvelle lettre pour raconter à Xavier ses dernières journées. Elle avait aussi et surtout besoin de ses talents :

    « Salut  Xav’

    Je crois que la Bretagne est en train de me livrer certains de ses secrets et qu’elle n’a pas fini de me surprendre… ». Elle réfléchit un instant et décida de n’omettre aucun détail de son aventure, elle écrivit pendant des heures et insista sur le fait qu’il ne lui restait plus que sa petite pochette contenant quelques pièces de monnaie… et son portable : « J’attends de savoir ce que ce korrigan manigance et ce qu’il me veut...  et bien sûr je te raconterai tout en détails… » Elle hésita un peu et termina ainsi, assez pompeusement il faut bien le dire : « comme tu peux le constater, j’ai une mission à accomplir. Je ne sais pas encore de quoi il s’agit mais j’aurai probablement besoin d’une voiture assez puissante pour la réaliser…tu sais, un peu comme celle de James Bond…et puis, plus vite je viendrai à bout de ma tâche, plus vite je reviendrai à la maison. Allez, je sais que tu meurs d’envie de dessiner ce modèle ! Merci mon petit Xav’, tu es un père pour moi ! ». Satisfaite, Félicité plia ses feuillets, les mit sous enveloppe, colla un joli timbre représentant le golfe du Morbihan vue du ciel et partit « rapidement » poster sa lettre.

    8h45 : Félicité, Mirabelle et Loïg abandonnèrent la voiture sur le bas-côté du chemin, déterminés à gravir les derniers mètres de la colline pour prendre un délicieux bol d’air et mieux apprécier le charme et l’harmonie de la végétation environnante, son parfum et ses coloris. L’or des ajoncs ne se mariait-il pas à la perfection avec le mauve de la bruyère ? Au fur et à mesure qu’ils grimpaient (enfin, surtout Félicité et Loïg ! Mirabelle se contentant de voler au-dessus de leurs têtes !), Ils étaient littéralement conquis par la splendeur du panorama qui s’offrait à eux. La vue bien dégagée à cette heure du jour, et sans doute pour peu de temps, leur permettait de contempler une bonne partie de la côte bretonne, la rade de Brest, la découpe originale de la presqu’île du Crozon et même la magnifique baie de Douarnenez.

    Arrivés au sommet, ils restèrent longtemps à scruter et discuter des moindres détails de ce point de vue…en attendant... Brusquement, le ciel se couvrit de nuages gris et une fine bruine commença à masquer le paysage.

    Mirabelle en profita pour prendre congé de ses amis, prétextant une trop longue absence auprès des siens. Elle promit bien sûr de revenir très vite et Félicité la regarda s’éloigner, petite tache blanche dans le ciel argenté.

    -         « 9h04 » annonça Loïg à Félicité qui n’en finissait pas de dévisager les moniteurs de l’école de parapente.

    Après avoir soigneusement préparé leur matériel, ils commençaient déjà à envoyer les premiers casse-cou s’élancer dans les airs. Un léger crachin perlait le long des voiles multicolores qui se perdaient mollement dans la brume montant petit à petit sur la colline.

    On entendit alors le vrombissement d’un moteur, et, sortant comme par magie du brouillard qui s’intensifiait, le scooter rose apparut enfin ! Poupy, le korrigan, à moitié caché par son casque, s’arrêta devant Félicité qui ne put retenir une exclamation de surprise:

    -         9h06 ! Je suis pile poil à l’heure s’écria Poupy d’une voix très douce qui ne correspondait guère à son personnage.

     Avec son long nez qui lui mangeait la moitié du visage, ses yeux moqueurs, ses oreilles démesurées et ses cheveux noirs sortant d’un chapeau pointu, il avait l’air de… de quoi au juste ? D’un gnome tout simplement. A cela s’ajoutait une tenue extravagante qui elle, lui allait plutôt à merveille : Petit caraco de cuir brun et pantalon de laine à rayures en partie englouti dans des bottines aux extrémités courbées.  

    -         Sézig n’est pas arrivé ? poursuivit le korrigan en jetant un œil en direction de Loïg

    -         Non, il est retenu au phare avec un groupe de touristes, mais je lui ferai part de cette entrevue. Avez-vous encore besoin de nous ? Demanda le potier sans se soucier le moins du monde de Félicité qui resta interloquée.

    -         Non, je pense que notre amie se débrouillera très bien toute seule à présent. Votre frère et vous avez fait du bon travail !

    -         Mais …commença Félicité

    -         Ne nous interrompez pas ! trancha sèchement Poupy en invitant le petit groupe à s’éloigner

    -         On pourrait nous voir ici…venez chez moi.

    -         Chez vous ? mais…

    -         Ah ! Ne nous interrompez pas tout le temps, gronda une fois encore Poupy. Accélérez un peu petite !

    -         Je fais ce que je peux, et puis, expliquez-moi … s’énerva Félicité

    -         C’est ce que j’allais faire, mais ici ! Reprit le korrigan en désignant un énorme bloc de pierre.

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