Belle journée à toutes et à tous,

Dans la série des histoires "insolites et amusantes", voici une anecdote racontée par Jimmy, un fidèle lecteur de ce blog.

Bon week-end à tous

Mes amis voulaient remonter plus au nord pour assister à un festival aux alentours de Copenhague. Le problème, c'est que je devais être à Luxembourg dans une semaine pour exposer mes peintures au café du centre. Nous n'avions comme moyen de locomotion que l'autostop, c'était trop risqué; aussi je décidai de laisser tomber ce beau projet et leur donnai rendez-vous quelques jours plus tard, à leur retour, dans le magnifique manoir de Walferdange qui nous servait de squat.

Me voilà donc seul à présent au bord de la route, le pouce en l'air, à l'affut des quelques automobilistes qui voulaient bien accepter de m'escorter un bout de chemin malgré mon apparence pour le moins anachorète. Étape après étape, je me retrouvais sur une petite route à la sortie d'un village où il n'y avait que très peu de passage. Après quelques heures d'attente, une voiture s'arrêta enfin et c'est là que je fis la connaissance de Julien. Le chauffeur l'avait pris en stop lui aussi un peu avant moi.

Contrairement à moi, Julien était bien équipé. Dans son sac à dos il avait juste le nécessaire, mais tout le nécessaire pour faire la route; et surtout il avait avec lui une petite tente canadienne deux places bien pratique pour éviter de passer un temps infini chaque soir pour trouver un abri décent. Il descendait vers Sedan pour rendre visite à des membres de sa famille, ce qui nous faisait un petit bout d'itinéraire en commun, alors il m'a suggéré que nous le fassions ensemble.

Le chauffeur nous déposa à la nuit tombante au milieu d'une petite ville très calme. Nous arpentions les rues à la recherche d'un endroit pour planter la tente, ne rencontrant que très peu de promeneurs, jusqu'à ce que nous trouvions une super belle et vaste pelouse. C'était décidé: nous allions dormir ici.

En pleine nuit, pendant que nous ronflions comme des bienheureux, nous fûmes réveillés par des lumières de lampes électriques, et des voix de policiers qui nous demandaient notre identité et ce que nous faisions ici. D'abord très austères, les fonctionnaires se sont radoucis en entendant nos explications. "Nous faisons la route, je vais à Luxembourg, il va à Sedan, nous n'avons pas beaucoup d'argent, bla-bla-bla, bla-bla-bla." C'est avec un grand sourire qu'ils prirent congé en nous souhaitant une bonne nuit.

C'est de très bonne heure le lendemain matin que nous fûmes réveillés à nouveau par un grand brouhaha. Sortant nos petites têtes vasouillardes de la tente, nous constatâmes avec effroi que nous étions au milieu d'une foule très dense... sur la place du marché!