Bonjour tout le monde,

Voici une petite anecdote bien "réelle" concernant un petit oiseau blessé que j'ai  trouvé près de la maison il y a bien longtemps....

Belle journée à toutes et à tous

Petit oiseau blessé

    Depuis le matin, la pluie ne cessait de tomber sans discontinuer. J’attendais impatiemment une petite éclaircie pour aller chercher le colis qui m’attendait à la poste.

Mais le ciel gris perle ne semblait décidément pas vouloir se dégager, alors tant pis, j’ai enfilé mon ciré et je suis sortie courageusement de la maison. Je n’allais pas fondre quand même ! La tête engoncée dans ma capuche, j’avançais d’un pas assuré, quand soudain - je n’avais pas fait cent mètres - un petit merle blessé au pied d’un arbre a attiré mon attention…enfin, ce qu’il en restait, le pauvre était tout déplumé ! Sûr, un chat avait dû vouloir en faire son quatre heures !!

Il tentait désespérément de remuer ses ailes pour reprendre son envol, sans succès. Légèrement émue, je me suis baissée pour passer doucement mon doigt sur son dos, et cela semblait l’apaiser un peu. Il s’est calmé (ou peut-être était-il effrayé tout simplement!).

• Je n’en ai pas pour longtemps, lui murmurai-je. Si tu n’as pas réussi à t’envoler à mon retour, je t’emmène avec moi pour te soigner.

Près de vingt minutes plus tard, en repassant au même endroit avec mon paquet sous le bras, j’ai découvert « mon » petit merle à la même place, bien mal en point et tout tremblant. Je l’ai saisi doucement et l’ai posé sur le carton. Il ne semblait pas affolé, n’esquissant même pas un mouvement pour garder l’équilibre. Il s’est juste contenté de me regarder fixement avec son œil noir. Je dis « son œil » uniquement parce que, aussi étrange que cela puisse paraître, on regarde toujours les oiseaux de profil…jetez donc un coup d’œil sur internet, vous verrez que les oiseaux (et les animaux en général) sont pratiquement toujours représentés ou pris en photos  de profil. Pourquoi ? Mystère. Mais je m’égare…

Arrivée à la maison, j’ai installé le petit merle dans une boite à chaussures à l’intérieur de laquelle j’ai pris soin d’étaler un chiffon doux, quelques miettes de pain et un petit gobelet d’eau. Il n’a pas bronché. Je lui ai parlé un moment puis l’ai laissé se réchauffer un peu.

Tout s’est alors enchainé très vite. L’oiseau semblait reprendre rapidement des forces. Quelques minutes plus tard, il avait trouvé le courage de se percher sur le rebord de la boite. Il est resté ainsi un long moment sans bouger, avant de prendre son envol pour s’agripper à tout ce qu’il rencontrait dans la cuisine.

J’ai pensé qu’il avait repris suffisamment de vigueur pour retourner  vers les siens, alors je l’ai déposé avec sa boite sur la table du jardin. Au mieux, il y resterait suffisamment longtemps avant de pouvoir retrouver sa liberté.

Il s’est réfugié sur une chaise et je l’ai laissé reprendre ses esprits avant de le quitter pour aller faire une petite balade. Il n’était quand même pas très vaillant et ne pouvait pas aller bien loin.

A mon retour, il avait disparu. Je l’ai cherché un peu partout dans le jardin sans résultat. J’ai fait un petit tour dans le quartier. Rien. J’ai pensé naturellement qu’il allait mieux et avait rejoint son nid.

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai eu des nouvelles de mon petit merle. J’ai repris le même chemin que la veille pour aller faire quelques courses et je l’ai revu...sous l’arbre même où je l’avais recueilli...inerte. Ne dit-on pas que « les oiseaux se cachent pour mourir ». Il était retourné au même endroit, sans doute sous son nid, pour terminer sa vie.

J’étais pourtant sûre qu’il n’y était pas la veille au soir !! Sans doute s’était-il caché dans la haie en attendant.

Je suis restée interdite,  sans comprendre. Pourquoi revenir ici ? Que lui est-il passé dans la tête ? Tous ces efforts pour retrouver ce chemin !! Étrange !

J’avoue quand même qu’en le revoyant ainsi, j’étais un petit peu triste d’avoir échoué dans la mission que je m’étais donnée : le sauver.