• La gadoue

    Belle journée à toutes et à tous,

    "Du mois de septembre au mois d'août

    Faudrait des bottes de caoutchouc

    Pour patauger dans la gadoue

    la gadoue, la gadoue, la gadoue

    hou la gadoue, la gadoue...."

    En hommage  à Jane Birkin qui nous charmait avec cette chanson et qui nous a quittés hier, voici ce petit texte écrit il y a quelque temps déjà sur les "bienfaits de la pluie"

    Bon début de semaine à tous

    La gadoue

    Il pleut !

    Le nez collé à la fenêtre, je regarde la pluie tomber …Que de larmes !

    Je l’écoute …une musique lancinante qui me donne envie de me recoucher !

    • Quel sale temps ! triste journée… dis-je nonchalamment à mon amie venue passer le week-end à la maison.
    • Comment ça  triste journée ? Tu n’es pas seule dans un appartement comme tellement de monde le dimanche. Je suis là ! tu devrais être heureuse, me gronde gentiment mon amie. Et comment peux-tu critiquer ce temps ?
    • Tu n’as pas vu comme il pleut depuis ce matin ? Une petite pluie fine en plus, qui tombe sans discontinuer. On ne peut rien faire. Sale week-end !
    • Tu exagères ! Rappelle-toi hier. N’étais-tu pas enchantée de notre balade? On cheminait tranquillement en papotant gaiement, interrompues uniquement par les différents gazouillis des oiseaux qui communiquaient entre eux d’arbre en arbre.  On s’est même dit qu’il y avait un côté magique à écouter  le vent qui faisait chanter les peupliers en s’engouffrant dans leurs feuillages pendant que le soleil jouait à cache-cache avec eux. Assises sur le banc et bercées par la douceur de la brise qui nous ébouriffait les cheveux, on se sentait si bien ! On a même fermé les yeux pour mieux profiter du concert des grenouilles et….
    • Et bien justement aujourd’hui, c’est leur fête à ces bestioles ! Il mouille, il pleut, c’est la fête à la …
    • Dis-toi que s’il ne pleuvait pas, jamais la nature ne serait aussi belle !
    • Oui mais en attendant, nous sommes enfermées.
    • Taratata ! Allez prend ton ciré, tes bottes, ton parapluie et suis-moi. Dépêche-toi, on sort.

    Je bougonne un peu pour la forme, mais je m’exécute sans sourciller. Je sais que mon amie me réserve toujours de bonnes surprises et son optimisme est tellement communicatif que même sous la pluie je veux bien la suivre.

    • Admire le paysage, et n’en perd pas une miette ! Me dit-elle, une fois la porte franchie. Tu as vu ces fleurs qui tendent leurs cœurs vers le ciel pour se gorger d’eau, et les feuilles des arbres qui frétillent pour ne laisser passer aucune de ces gouttes et s’en rafraichir ?
    • Quelle imagination !

    Elle doit être un peu vexée ma copine, parce qu’elle ne dit plus rien. Nous  traversons le lotissement, et marchons depuis environ un quart d’heure en silence avant d’emprunter  le chemin- un tantinet boueux-  qui mène à la rivière.

    • Respire à fond en fermant les yeux. Ne sens-tu pas l’odeur de la terre humide qui se mêle à celle de l’herbe et des feuillages, une odeur qui me ramène à l’enfance, je ne sais même pas pourquoi. On dirait que cette terre respire sous nos pieds, s’exclame-t-elle, un peu perdue dans ses pensées.
    • De la gadoue oui !
    • Ne sois pas injuste, toi-même tu disais tout à l’heure que tu avais envie d’imiter les enfants en pataugeant gaiement dans les flaques d’eau…Tu riais comme une gamine. Quelle mauvaise foi ! Ecoute plutôt le chant de la pluie qui murmure des mots doux.

    Arrivées près de la rivière, nous restons un long moment à contempler la nature : les arbres vivifiés qui regardent fièrement leurs reflets dans l’eau, le paysage entièrement dépoussiéré qui arbore des couleurs plus intenses pour donner davantage de relief.

    • Tu as raison, il semblerait que la nature se réveille d’un long engourdissement et qu’elle revit, bredouillé-je
    • Ah ! quand même !

    Sur le chemin du retour, j’oublie définitivement mon aversion pour la pluie et me laisse porter par tout ce qu’elle apporte comme douceur à ce qui m’entoure, j’ouvre grand mes oreilles, mes yeux, je respire à fond et je découvre enfin que la fraîcheur de l’air, les parfums du seringa et de l’oranger du Mexique, de toutes les plantes et fleurs, terriblement amplifiés, envahissent tout mon être.

    J’ai l’impression d’être, moi aussi, plus vivante !

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