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Comment déplacer des montagnes
Belle journée à toutes et à tous,
Il faut parfois se motiver "fortement" pour aller nager dans la mer "vivifiante" bretonne. Et pourtant, ça fait un bien fou.
A ce propos, je repense à l'un de mes premiers (il n'y en a pas eu tant que ça à vrai dire) défis ! L'un de ceux qui nous marquent parce que lorsque l'on parvient à le relever, on se dit que rien n'est impossible...
Le mien était assez mince, mais quand même...Et vous??? Vous êtes vous déjà dit que l'on pouvait "déplacer des montagnes" par la force de la pensée en relevant un défi ( je ne parle pas de Koh lanta bien sûr !!)
Bon dimanche à tous
Comment « Déplacer des montagnes »
L’anecdote de l’armoire pleine déplacée le plus simplement du monde par les petits bras musclés d’une enfant en bas âge... l’expérience de la « table en chêne » soulevée du bout des doigts par la seule force de la pensée...Ces histoires nous font inévitablement penser que le pouvoir de l’esprit est immense...Il suffit d’y croire !!
On a en effet tous entendu parler du mental de certaines personnes capables de « déplacer des montagnes » à la seule force de leur volonté : Des sportifs qui ont réalisé des exploits aussi incroyables que de traverser la Manche à la nage, porter des voitures de 160 kg sur la tête (John Evans) ou battre des records avec un handicap. Je pense aussi à Johanna Quaas, cette gymnaste époustouflante de 86 ans que l’on voit régulièrement sur Facebook. Tous ces exploits font appel à une force physique exceptionnelle ou à une force mentale étonnante, comme le fait de vaincre la peur ou le vertige comme ces funambules qui voltigent au-dessus des chutes du Niagara par exemple.
Y-a-t-il un mystère là-dessous ? Non, le mystère est en nous, en chacun de nous...Nous sommes, j’en suis convaincue, capables d’exploits plus ou moins importants selon notre mental, la force que nous mettons consciemment ou inconsciemment à relever des défis.
Comme beaucoup d’entre nous et sans réaliser de telles prouesses, j’ai moi-même souvent essayé de me lancer des défis pour vaincre un terrible manque de confiance en moi... et en écrivant ces mots, je pense à une expérience qui m’a fait énormément de bien à mon moral...comme j’étais fière de moi à cette époque ! Et pourtant, c’est un tout « petit pas » bien banal.
J’ai une dizaine d’années, et nous venons de passer nos toutes premières vacances en famille, un séjour de rêve dans un camping situé au beau milieu d’une magnifique forêt de pins au cœur des Landes. C’est là que je me suis aperçue que j’adorais ces petites maisons de toile et la vie au grand air, comme si c’était ma nature profonde. Chaque jour, nous allions nous baigner dans un cours d’eau où mon père essaie de nous apprendre à nager. Quelques mouvements de brasse plus tard, nous terminons les vacances d’été à Quimiac avec notre mère pendant que notre père retourne au boulot...Ah ! Quimiac ! Encore un lieu que j’affectionne avec la plage à cinq minutes...l’occasion de continuer le perfectionnement en natation. Bon, c’est du barbotage...mais je suis très fière de moi...au point ou lorsque, quelques années plus tard, l’on nous propose de passer un brevet de natation, je m’inscris sans hésiter. J’ai dix-sept ans, mais je ne sais encore pas nager…A l’époque, le sport féminin est encore un peu, disons « tabou » - Si, si !
- Tu es folle ? tu n’y arriveras jamais, c’est en pleine mer ! Ma mère n’est pas rassurée, mais comme ma sœur ainée s’inscrit pour le 25m (elle nage mieux que moi bien sûr), elle accepte néanmoins que je tente l’aventure avec elle.
- Mais non ! c’est le 1000 mètres que je veux faire ! J’ai lancé cette phrase comme une boutade, une provocation, mais je suis têtue (Si si !) et si je ne suis pas « prête » à relever le défi, je suis à présent obligée de le faire. Je l’ai dit !! (Têtue est en fait un mot faible ! je ne sais pas revenir en arrière quand je me lance un défi...)
Ma mère est persuadée qu’au bout de 10 mètres je serai ramenée en bateau, mais elle me laisse faire, non sans me dire ce qu’elle pense. On m’a tellement rabâché ce qui était négatif en moi (mauvaises notes, manque de concentration, élève médiocre...), jamais le bon côté, et là, je crois que je veux prouver que je suis capable de faire quelque chose de positif...et donc JE SAIS que j’irai jusqu’au bout !! Je l’ai dit et je ne veux pas passer pour quelqu’un de faible, encore une fois nulle.
Je m’élance donc avec toute une équipe de nageurs dans une eau glaciale, accompagnée par les méduses qui viennent d’envahir la mer (aujourd’hui, rien que pour l’une de ces deux raisons, je ne mettrai même pas un orteil dans les vagues !). Un quart d’heure plus tard, les plus sportifs qui ont décidé de passer leur 3000 m prennent le large à leur tour...et me dépassent rapidement...Il faut dire que telle une tortue, j’avance très très lentement, surveillée de près, brasse après brasse, par deux charmants garçons dans leur zodiac. Super sympas les gars ! Ils ne m’ont pas lâchée, engageant même la conversation pour m’empêcher de flancher, m’encourageant de leur mieux…plaisantant parfois :
- Au fond, tu vas y arriver !!
- C’est ça…tout au fond même !!
Bien sûr, à plusieurs reprises, ils me proposent de monter à bord...mais ils ont bien compris que c’est parfaitement inutile d’insister (merci à ces deux anges gardiens !). Un vrai travail de fourmi...mètre après mètre je me démène sans faiblir...luttant contre le froid qui me transperce tout en essayant de contourner les bestioles gluantes et transparentes… et je fini par arriver sur le sable au bout de une heure et six minutes (plus de temps que les nageurs de 3000m)....
Je m’effondre littéralement sur la plage, mes jambes ne me tiennent plus ! Ma mère s’élance vers moi pour me couvrir et me frictionner...je suis gelée et de couleur verte !
Mais quel bonheur !! Je l’ai fait ! Par la seule force de mon mental ! Un minuscule « exploit »
Et vous ? De quoi êtes-vous le plus fier ? Vous acceptez de partager votre expérience ?
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Commentaires
"Un vrai travail de fourmi...mètre après mètre je me démène sans faiblir..."
Un vrai travail de fourmi...jour après jour je me démène sans faiblir...
Il faut que je tienne cinq ans, c'est mon espérance de vie; alors chaque soir quand je suis dans mon lit je me dis: "demain je vais me réveiller, et je vivrai une nouvelle journée. Elle sera dure, parfois même très dure, mais je la vivrai jusqu'au bout."
Jour après jour j'arrive enfin au terme de cette période de cinq ans. La médecine a fait des progrès mais le danger subsiste. Autour de moi, mes amis continuent à partir, les uns après les autres et je me dis: "il faut que je tienne encore cinq ans".
Comment faire? C'est simple à dire mais avec de la volonté... recommencer, jour après jour, malgré la fatigue toujours plus intense, malgré les douleurs toujours plus vives.
Cinq ans après cinq ans, au terme de trente longues années qui semblent une éternité et qui paradoxalement, avec le recul, ont passé à la vitesse d'un éclair, j'entame un protocole sans trop y croire.
Et le miracle se produit!