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Sur la même longueur - 2
Belle journée à toutes et à tous,
Etrange : transmission de pensée
Dans le domaine de l'étrange, c'est de loin l'histoire la plus étrange qui a jalonné ma vie...Impossible de l'oublier.
Peut-être avez-vous, vous aussi vécu cela...Avez-vous des explications "cartésiennes" à me proposer?
Bon week-end à tous
Sur la même longueur d’onde - 2
Pour débuter cette anecdote, il faut se souvenir du contexte :
1- J’ai trente-cinq ans et je n’ai jamais eu mon permis de conduire. Nommée aux quatre coins du département au début de ma carrière, je n’ai jamais pu rester assez longtemps dans la même auto-école…J’ai néanmoins obtenu deux fois mon code du premier coup et sans la moindre difficulté. J’ai également une trouille bleue sur la route !
2- Nos parents viennent d’avoir un accident de la route qui leur a coûté la vie tout près de chez eux, en pleine agglomération nantaise (je passe sur les détails mais je suis extrêmement choquée !!)
3- Ma peur de la route s’est transformée en véritable terreur…et c’est peu dire !
4- Je décide donc d’entreprendre une thérapie, et pas n’importe laquelle….en passant mon permis de conduire (en cachette, je n’en parle à personne, même pas aux enfants…on ne sait jamais, ça peut rater)
Voilà ! Il ne me reste plus qu’à trouver une auto-école avec un moniteur hors-pair, compétent bien sûr, mais aussi patient, bon pédagogue, psychologue, compréhensif, attentionné et surtout calme… très très calme ! La perle rare quoi !...et je l’ai trouvé !!
Si vous aussi vous rencontrez un moniteur qui, comme lui, vous donne des leçons de conduite avec patience, persévérance, sérénité et qui, en plus vous apprend à respecter les autres sur la route, gardez-le précieusement et conseillez-le à tout votre entourage.
Je me lance dans l’aventure avec de grosses difficultés…Je commence simultanément les leçons de code et celles de conduite. Pour le code, je me dis que ce sera juste une formalité…mais pour chaque leçon de conduite, je tremble de tous mes membres, j’y vais à reculons, il m’arrive de vomir avant de partir et je fais d’horribles cauchemars. Par exemple, une nuit, je rêve que le moniteur décide de me faire conduire la voiture accidentée de mes parents, et que nous allons à la « casse » pour la chercher. Je la vois complètement défoncée (il faut savoir que je n’ai jamais vu la voiture après l’accident et qu’elle devait en effet être dans le même état que celle qui m’est apparue en rêve !!!).
Bref, « Ce n’est pas gagné ! », mais comme le dit si bien l’épouse de mon moniteur :
- « Mon mari ferait conduire une chèvre ! »…merci madame. Mais il faut avouer que c’est vrai, cet homme a un véritable DON ! (et quel don !)
Notons à ce moment de l’histoire, qu’à chaque leçon de conduite, je suis particulièrement agressive, allant même jusqu’à faire des tas de reproches injustifiés à mon moniteur, qui, lui, reste impassible, imperturbable. D’autre part, j’ai des sensations étranges, quelque chose de totalement inconnu pour moi :
C’est comme si cet homme comprenait mieux que moi les raisons pour lesquelles je suis si nerveuse, comme s’il savait à l’avance comment je vais réagir dans telle ou telle situation, parfois même, j’ai l’impression qu’il devine ce que je pense et cela me met particulièrement mal à l’aise…cela arrive à chaque leçon….
Je vais essayer d’être plus claire…Il y a des tas de rétros dans la voiture et parfois, dans l’un d’eux, je surprends son regard, pas sur mes maladresses en tant que conductrice, pas sur moi, mais à l’intérieur de moi (c’est difficile à expliquer !). Autre truc bizarre : deux ou trois fois par séance, je devine, avant même qu’il n’ouvre la bouche, ce qu’il va dire, des choses banales comme « tourne à gauche » ou « accélère » mais je mets ça sur le compte du hasard.
Un jour, nous avons évité un accident de justesse. Un camion venant d’on ne sait où me grille la priorité. Heureusement, le moniteur donne un énorme coup de frein qui nous évite le pire (à ce moment, je me dis que seule, je ne serai plus là…je n’ai pas vu le camion !) :
- « Excellent réflexe » me lance le moniteur
- « Mais, je n’ai rien fait, je n’ai même pas vu le camion »
- « Mais, c’est toi qui a freiné » continue-t-il…. Je me fâche, il ne faut pas me prendre pour une quiche, je sais bien que je n’ai rien vu, mais lui, n’en démord pas. A l’heure qu’il est, je n’ai encore pas compris ce qu’il s’est passé. Si c’est moi qui ai réellement freiné, c’est lui qui me la soufflé par télépathie (comme dans l’histoire de la passiflore)
Très étranges ces leçons, mais je suis tellement fragilisée que je suis persuadée que c’est ma sensibilité qui me joue des tours.
Bref, laissons un peu la conduite de côté pour passer au code…A ce stade de l’histoire, tous les éléments décrits précédemment sont importants pour tenter de comprendre ce qui va suivre. Là, commence l’histoire la plus incroyable que j’ai eu, je dirai, « l’opportunité » de vivre.
Comme je le déclarais précédemment, le code ne serait qu’une formalité bien sûr ! Je l’avais déjà obtenu deux fois du premier coup et dans des conditions beaucoup plus difficiles que le questionnaire-diapos que l’on nous proposait à présent…On se retrouvait face à un inspecteur, dans la voiture ou dans une salle et l’on devait répondre du tac au tac, malgré le trac !
Il faut quand même prendre quelques leçons…et oh surprise ! J’accumule les erreurs…plus de dix fautes !!! Il suffit de réviser un peu et de plonger quelques heures dans le livre de code, ce que je fais sans rechigner…mais étrange, je ne décolle pas…en une vingtaine de leçons (j’ai honte de dire ça, mais c’est pourtant vrai !) je n’ai jamais fait moins de cinq fautes ! Pas de quoi passer le code…ce qui n’est pas sans énerver mon moniteur qui m’annonce un jour, au début d’une leçon de code :
- « ça y est tu passes le code la semaine prochaine, je t’ai inscrite »
- « Mais, ce n’est pas possible, je n’ai jamais fait moins de cinq fautes ! »
- « Tu en es capable ! »
J’ai beau protester, il s’éclipse comme s’il ne m’avait pas entendue vers un autre candidat. Je suis furieuse et je me dis que je vais rater cette épreuve, et que tout sera à recommencer.
Je m’installe tout au fond de la salle, à droite, le moniteur prend sa place devant, face à l’écran de projection pour passer les diapos…j’insiste : il a les yeux fixés sur l’écran et moi, je suis dans le fond de la salle à l’opposé, lumière faible (pour voir les diapos et quand même la feuille sur laquelle on coche les cases). Il n’y a aucune chance pour qu’il puisse voir ce que je fais ! D’ailleurs, il ne regarde pas la salle !!!!
Et c’est parti mon kiki !
Première diapo : le moniteur lit la question, nous laisse juste le temps de répondre et passe à la seconde. Diapo suivante, lecture de la question, réponse …et ainsi de suite… pas trop le temps de réfléchir, ça va très vite (les conditions de l’examen parait-il !)
Tiens ! La diapo suivante reste plus longtemps, je ne pourrai pas dire pourquoi, mais j’ai le sentiment que c’est pour moi. En même temps, je me dis que c’est stupide, pourquoi moi ? Nous sommes une quinzaine dans la salle ! Encore plus bizarre, j’ai l’impression que le moniteur me dit (dans ma tête !!) que j’ai fait une erreur. Voyons-voyons ! Ah oui, j’ai coché la mauvaise case…je corrige (on a le droit de changer une fois la réponse). Drôle de coïncidence quand même !
Mais à plusieurs reprises le phénomène se reproduit
Quelques questions plus tard…la diapo reste encore un moment. Là, je m’aperçois nettement qu’une réelle communication a lieu. Ça passe directement « par la pensée »…j’ai du mal à l’expliquer clairement, mais je reçois des informations « en bloc », l’espace de quelques dixièmes de secondes. Elles peuvent pourtant se traduire en phrases complètes, parfois assez longues…Et je réponds…
Ce qui est plus étrange encore, c’est que sur le moment je ne suis même pas surprise. Je sais que le moniteur s’adresse à moi, qu’il agit en fonction de mes réponses (pourquoi moi, je ne me pose même pas la question)…ça donne à peu près ceci :
- « Pourquoi laissez-vous la diapo plus longtemps »
- « Tu t’es trompée »
- « Non » (je dis toujours non, j’ai dû mal à me laisser manipuler…et je suis un peu comme St Thomas, je ne crois pas à ce qui m’arrive)
- « Si, regardes bien »
- « mais là je peux doubler sans problème....bonne visibilité etc etc… »
- « regarde bien »
- « ah oui, mince, je n’avais pas vu le clignotant de la voiture qui suit »
Je coche donc une autre case…
Six ou sept fois (plus de cinq en tous cas), je change ainsi de réponse…une fois, je résiste davantage…peut-être pour avoir la preuve de ce qui est en train de se produire…Le moniteur fait de même. La diapo reste sur le mur très très très longtemps. Je laisse faire. Je pose mon crayon, bien décidée à ne pas changer ma réponse :
- « Vous pouvez passer à la suivante…je ne changerai rien »
- « Si, tu vas changer ta réponse »
- « Non, elle est juste ! »
- « Bien sûr que non »
- « Mais…les autres candidats vont s’étonner, ça fait trop longtemps que la diapo est sur le mur » d’ailleurs, il me semble que dans la salle, ça commence à s’agiter
- « je la laisserai tant que tu n’auras pas modifié ta réponse »
- « Et moi, je n’en ferai rien. D’ailleurs, je ne regarde plus !! »
- « REGARDE LA LIGNE BLANCHE !!!! » Là, je sens de la colère….c'est la première fois qu’il me donne la réponse. D’habitude, il me laisse chercher
- « oh merde, la ligne blanche. Autant pour moi, je n’avais pas vu ! » et je coche l’autre case.
Après tout cela, s’il me reste quelques doutes sur ce phénomène, la correction du questionnaire ne m’en laisse plus aucun : le moniteur reprend les questions les unes après les autres, demandant à l’un ou l’autre des candidats la réponse qu’il a cochée…et comme par hasard…il m’interroge sur toutes les questions que j’ai modifiées.
Bilan de l’opération : zéro faute. C’est la première et la dernière fois que je ne fais aucune faute.
Je rends ma feuille…aucun commentaires…je sors de la salle encore sonnée. Je rentre à la maison dans un état second. …et pour la deuxième fois de ma vie (la première étant pour le mariage de ma cousine), je passe une nuit blanche…impossible de fermer les yeux, je passe et je repasse sans cesse cette soirée dans ma tête, dans les moindres détails. Je ne comprends rien mais je suis, et il y a de quoi, profondément troublée.
Le lendemain matin, nouvelle leçon de conduite. Autant dire que dans la voiture, je ne décroche pas un mot, le moniteur non plus d’ailleurs, mis à part les « à droite », « à gauche », « accélère un peu »…fin de parcours, je gare la voiture près de l’auto-école et m’apprête à sortir :
- « Tu vois bien que tu es capable de passer le code » me lance le moniteur.
Mon sang ne fait qu’un tour. Il se moque de moi, c’est sûr ! J’explose littéralement :
- « Mais…ce n’est pas moi qui ai répondu aux questions hier soir ! »
- « Que veux-tu dire par là ? »
- « On a fait de la transmission de pensée ! » Il sourit (pas moi, je dois être pâle comme un linge…jamais je n’aurai osé dire un truc pareil avant !)
- « Tu peux me donner des exemples ? »
Des exemples, j’en ai plein, je raconte la ligne blanche, les diapos qui restent longtemps et ce que je dis à ce moment-là etc.…
- « C’est exactement ça !! mais je ne t’ai pas donné les réponses…tu as corrigé toi-même ! »
- « ça vous arrive souvent de faire de la télépathie avec vos élèves ????? » Je m’énerve un peu
- « Non, à ce point-là, j’avoue que c’est la première fois »
Fin de la conversation… On y reviendra ensuite…en souriant…dans la voiture par exemple quand je lui demande ce que je dois faire
- « tu dois savoir » me répond-il en se moquant
Et je tourne à droite…
Quelques jours plus tard, je passe mon code…Le moniteur me conduit devant la salle d’examen. Je suis anxieuse et je lui en fais part. Il me rassure en me disant que tout va bien se passer, et en effet, je reste concentrée et j’y parviens. Je fais quand même quatre fautes, mais j’ai mon code.
Il avait deviné, bien avant moi, que je résistais, inconsciemment, je voulais mais je refusais en fait ce permis…quand je parle de thérapie !!!
Une question me taraude quand même depuis : je veux bien croire que l’on peut communiquer avec quelqu’un par télépathie, mais comment le moniteur a-t-il fait pour connaître les réponses que je cochais, sans rien voir ? J’étais tellement abasourdie à l’époque que je n’ai jamais osé lui demander…
Après neuf mois d’un travail acharné pour mon moniteur et quatre-vingt-dix leçons très éprouvantes pour moi, j’ai obtenu mon permis de conduire…du premier coup !!! Avant de sortir de la voiture, je me suis retournée vers mon moniteur : il avait les larmes aux yeux !!
Je confirme : Il aurait pu faire conduire une chèvre !
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