• Effervescence

    Bonjour tout le monde,

    En constatant tout ce qui se passe dans le petit bois de Douceline, j'avais promis de m'y rendre moi-même pour avoir une idée...disons, plus précise.

    Et bien voilà! c'est fait! Quelle aventure!

    Voyez vous-même...c'est donc la fin de cette histoire ...peut-être y retournerai-je un jour...si vous voulez bien m'y accompagner....

    Bonne journée à toutes et à tous.

    Effervescence

     

    L’Automne dans le petit bois

    6- Effervescence dans la forêt

    En pénétrant, non sans une certaine appréhension, dans le petit bois de Douceline, je repense en souriant à la réflexion de Gabriel «  les arbres n’ont pas d’yeux !»*...Ils n’ont pas d’yeux, certes, pourtant, j’ai vraiment l’impression qu’ils me regardent, m’observent, me dévisagent lorsque je m’approche d’eux. J’avoue que je suis légèrement troublée par cette drôle de sensation.

    J’avance tranquillement dans une large allée rassurante, bordée de bouleaux et de châtaigniers qui, tels des caméléons ont revêtu les couleurs de l’automne : toutes les gammes de brun, rouge, orange et ocre. Leurs feuilles frémissent et vibrent sur mon passage comme des milliers de grelots minuscules agités par le vent. Elles entonnent une charmante mélodie et dansent en virevoltant dans les airs...Le cœur léger, je chantonne avec elles en m’enfonçant davantage dans la forêt.

    Le sentier s’efface peu à peu et laisse place à un grand rassemblement d’épicéas si hauts qu’ils touchent presque le ciel qui commence à s’assombrir. C’est déjà l’hiver ? Tiens, il neige ! Un frisson me parcourt tandis que les bras tendus des sapins recouverts d’une légère étole blanche se veulent apaisants :

    -          - Ah ah ahhh tchoum !

    -          - A tes souhaits !

    Je  prononce cette phrase machinalement, sans même me rendre compte que j’adresse la parole au  plus petit des arbres, secoué par un éternuement. Je l’entends nettement me répondre :

    -          - Merci... Si j’étais toi, je n’irai pas plus loin

    -          - Pourquoi ?

    -          - Tu vas le regretter ! Ah ah ahhh tchoum

    Un peu inquiète par ce propos, je poursuis néanmoins mon exploration dans la forêt. J’ai promis et je veux tenir ma promesse.

    Plus de chemin ! Pas le moindre petit passage parmi des arbres dépouillés de toutes leurs feuilles, et qui semblent de plus en plus hautains, arrogants, provocateurs... je suis quand même très peu rassurée et commence à avoir carrément peur.  Pour vaincre cette angoisse qui m’envahit soudain,  j’essaie de reconnaître ces arbres massifs, trapus, puissants, robustes, qui m’accueillent étrangement et viennent vers moi avec un air menaçant....Des hêtres ? Des chênes ? Des charmes peut-être...des...Oh ! On dirait qu’ils se rapprochent encore.

    Mais, non, ce n’est pas possible ! Ils ne peuvent pas bouger ! Je rêve !

    Eh bien non ! En fait, ils sont en train de déployer vers moi leurs énormes branches vigoureuses...je suis sûre à présent qu’ils cherchent à m’attraper...mais pourquoi ?

    J’essaie de déguerpir au plus vite… mais en vain. Leurs « bras musclés » s’entremêlent, s’entrelacent et s’enchevêtrent. Je suis encerclée et ne  peux plus avancer d’un pas.

    Du coup, je tremble de tous mes membres...je suis terrifiée !

    Devant moi, une vieille cabane de bois apparait enfin. De la fumée sort par la cheminée...la porte s’ouvre dans un grincement sordide. Je sens que je vais défaillir....je me ressaisis.

    Tranquillement, une très vieille femme sort et me regarde droit dans les yeux…..La Sorcière !!!! Qu’elle est laide, plus moche encore que je ne l’imaginais. Elle est grosse, sale et ses vêtements noirs sont en loques. Son visage verdâtre répugnant est déformé par les grimaces, les pustules et les boutons...en plus elle sent mauvais ! J’ai envie de lui dire, mais je me retiens...En fait, je suis bien incapable de prononcer un mot :

    - ah ah ah! Te voilà enfin !! Vocifère-t-elle d’une voix railleuse, je vais t’apprendre, moi, à raconter des horreurs sur moi...

    Et sans rien ajouter, elle se jette sur moi, m’attrape le cou et sert de toutes ses forces. Je suis morte de trouille !

    Complètement sonnée, dans le cirage, je sens que ma dernière heure est arrivée. Je suffoque et je ne peux déjà plus respirer lorsque je sens une légère décharge au niveau de ma cheville.               

    Aussitôt, je me mets à rétrécir, rapetisser, jusqu’à devenir minuscule, échappant ainsi à l’horrible vieille mégère. Délivrée oui, mais si petite que tout ce qui m’entoure me semble monstrueux. Devant moi, une immense fourmi se tord de rire en voyant mon air hébété. La gorge douloureuse, complètement assommée, j’entends la sorcière grogner, pester, fulminer et tempêter très loin au-dessus de ma tête....elle est gigantesque ! Plus effrayante que tout ce que l’on peut imaginer !  Elle tape du pied si fort que le sol se met à trembler. Je réalise alors que si elle me découvre, là, à moitié dissimulée sous sa robe qui sent le chou pourri, elle va m’écraser comme une mouche. Je suis complètement pétrifiée, ne sachant plus quoi faire, ni où aller...Je panique également à l’idée de rester dans cet état.

    Je n’ai pas encore repris mes esprits que j’entends une voix douce et chantante juste derrière mon dos :

    -          - Vite, suis-moi !

    C’est Luth, le lutin. Malgré ma détresse, j’ai presque envie d’éclater de rire en voyant son accoutrement : un bonnet de laine bleu terminé par un pompon blanc, une veste verte et un pantalon rouge. Il attrape ma main et me tire vers les fougères.

    -          - Que...que s’est-il passé ?

    -          - Je t’expliquerai plus tard, pour le moment, cache-toi sous ce  champignon...Foldingue n’a pas encore compris pourquoi tu as disparue, mais elle ne va pas tarder à te trouver si tu restes dans les parages. Ne bouge pas en attendant notre taxi

    -          - Notre « taxi » ?

    -         -  Oui, c’est une façon de parler...Le voilà, vite !

    -          - Un né-né...un écureuil ?

    -         - Grimpe sur son dos, vite !!

    -          - Ohhhhh !mais  non ! je ne peux pas... j’ai le vertige !

    -          - Ne fais pas tant d’histoires ! dépêche-toi ! tu préfères te faire écrabouiller par la sorcière ?

    Avec Luth, je m’installe tant bien que mal sur le dos de cet écureuil, incroyablement grand (non, c’est vrai, c’est moi qui suis riquiqui). Je m’agrippe comme je peux à son cou, tandis qu’il saute de branche en branche, et d’arbre en arbre avec une facilité déconcertante et une agilité extraordinaire. J’ai mal au cœur...il faut avouer que ça secoue pas mal. Les montagnes russes, le grand huit et le saut à l’élastique ne sont rien à côté….mais quel spectacle ! je découvre la forêt du sommet des arbres, je revois les sapins qui n’en finissent pas d’éternuer et je frôle les « grelots » musiciens des châtaigniers.

    En chemin, Luth m’explique que la fée Douceline, en m’apercevant dans son miroir magique, a compris que j’étais bien stupide d’aller affronter seule la sorcière…elle lui a donc confié la mission de me sauver en me faisant cette petite injection de potion magique dans la cheville

    -          - Tu connais la suite...A présent, nous devons nous séparer….Tu es arrivée à ton point de départ…

    -          - Je ne vais pas voir la fée ?

    -          - Eh non ! pas aujourd’hui. Tu n’as pas été invitée !

    -          - Mais c’est stupide…. C’est moi qui décide après tout !

    -          - Tu vois où ça t’a menée cette histoire ! une autre fois peut-être.

    Je suis très déçue ! Toute cette aventure ne m’a même pas permis de rencontrer Douceline…mais je n’ai pas dit mon dernier mot !! Je trouverai bien un moyen. Pour le moment, je ne dis rien à Luth qui s’apprête à retourner au cœur de la forêt.

    -          - Tu n’oublies rien Luth ?

    -          - Non, au revoir et à bientôt j’espère

    -          - Heu ! un tout « petit » détail !

    -          - Oups ! Qu’est-ce-que j’ai fait de la poudre magique que m’a confiée Douceline ? zut, je l’ai perdue…

    -          - Oh non ! tu n’as pas fait ça ?...

    -          - Non ! c’est une blague !  comme dirait Gabriel. Tu m’as cru hein ? comme dirait  Noah…D’ailleurs, tu leur feras un bisou de ma part…Tiens avale ça !

    Et voilà !!!! Toute l’histoire.

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