• Bonjour les loulous,

    C'est chouette les bibliothèques...et les bibliothécaires qui racontent des histoires!

    En voici une particulièrement intéressante pour Maïwenn ...Quel est donc ce secret si bien gardé ???

    La sorcière - 2

    La sorcière - 2

    D’une voix douce et mélodieuse, Irène Jaitoululébédé, confortablement installée sur le coussin de son fauteuil à bascule, s’est alors mise à raconter à Maïwenn la légende de la fée Nolwenn et de la sorcière Schmolen que voici : 

        « Il était une fois une gentille petite fée nommée Nolwenn qui menait une vie tranquille dans un charmant village ressemblant curieusement au nôtre. C’était il y a très très longtemps et tout ce que l’on peut dire c’est qu’elle était parfaitement heureuse et n’avait d’autres soucis que de faire partager son bonheur à toute la population. Elle avait une voix merveilleuse et on l’entendait rire et chanter dans toutes les chaumières dès le lever du jour. Parfois, elle engageait une conversation avec les uns ou les autres et même les animaux de la forêt avec lesquels elle partageait une bonne partie de son temps. Il lui arrivait même de gazouiller avec les oiseaux et de terminer par un énorme éclat de rire qui invariablement, mettait tout le village de bonne humeur.

    La sorcière - 2

    Elle avait aussi de nombreux autres dons naturels : elle était si légère qu’elle dansait comme un papillon et jouait de la harpe comme les petits lutins qui peuplaient la clairière.

    Mais là où elle excellait, c’est quand elle mettait en pratique les dons qu’elle devait  à un anneau magique que lui avait offert sa meilleure amie, la fée Kerlane.

    Elle était capable par exemple de se transformer comme bon lui semblait ou devenir invisible, mais elle n’utilisait ses pouvoirs magiques que pour rendre service aux habitants du village…pour les soigner quand ils étaient malades, pour aider les enfants à faire leurs devoirs et leur raconter des histoires quand leurs parents sortaient, pour traîner les brouettes et porter les seaux trop lourds, aider les femmes à frotter leur linge à la fontaine …

    La sorcière - 2

       Son anneau magique lui servait aussi à contrer les maléfices de la sorcière Schmolen, une vilaine femme qui ne supportait pas que les gens soient heureux. Elle voulait faire le mal, mais n’y arrivait jamais parce que la petite fée devinait toujours ce qu’elle préparait. Elle devenait invisible et en jetant dans ses potions des herbes dont elle seule connaissait les bienfaits, elle lui faisait rater ses recettes. Évidemment, cela mettait la sorcière dans une colère folle. Un jour, par exemple, alors que celle-ci croyait avoir trouvé le secret pour empêcher les enfants d’être sages…elle est allée distribuer des  friandises de sa composition à la sortie de l’école…mais elles produisirent l’effet inverse de ce qu’elle espérait. Après l’avoir gentiment remerciée pour son cadeau, les enfants sont rentrés chez eux très vite pour aller travailler.

      C’est par une très belle journée d’automne que Nolwenn a dû changer le cours de son histoire. En effet, ce jour-là, elle se promenait du côté de la mare et elle a fait la connaissance du prince Guillaume Demelec, un beau et grand jeune homme très élégant, avec des beaux cheveux bruns, des grands yeux vert émeraude, un large sourire…bref, un prince charmant 

     Comme elle, il aimait danser, jouer de la musique et ne manquait pas une occasion d’aider les habitants de son village situé vingt kilomètres plus loin.

    Bien sûr, ils ont décidé de se marier, mais pour cela, Nolwenn a dû cesser d’être fée et renoncer à ses pouvoirs.

     Avant de les perdre, elle se servit de son anneau une dernière fois pour transformer la sorcière en villageoise ordinaire, pas excessivement  sympathique, il ne faut tout de même pas exagérer, mais normale !

    La sorcière - 2

    Après ce dernier enchantement, elle jeta tout simplement son anneau dans la mare pour devenir une jeune fille comme tout le monde. »

     

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  • Coucou les ti-loulous,

    Une sorcière ? Il ne manquait plus que ça !!

    Et ce secret? Voulez-vous le connaître???

    Attendez un peu !!

    La sorcière

     

    La sorcière 

    Avant même que nous ayons le temps d’ouvrir la bouche, Maïwenn nous ordonne de courir jusqu’au bosquet d’aubépines situé à quelques dizaines de mètres de la mare. Là, cachés au beau milieu d’un carré de fougères, nous ne risquons pas d’être repérés.

         Installés tant bien que mal après avoir écrasé quelques feuillages, nous sommes prêts à écouter le récit de notre amie. Julien, qui a déjà sérieusement commencé à dégonfler s’est accroupi sur un petit tapis de mousse tout près de moi. L’air est doux, mais je tremble en pensant à ce que vient de dire Maïwenn :

    -         Attendez-moi ! s'écrie Grenouillane qui vient enfin de comprendre la gravité de la situation et qui se traîne en sautillant pour arriver jusqu’à nous.

     C’est vrai qu’elle  n’est pas aussi leste que Grenouillette ! Avec difficultés, elle prend finalement place près de Julien, le regarde tristement et pose une patte sur son dos :

    -         je suis désolée, Julien…je suis allée voir toutes mes consœurs, mais aucune d’entre elle n’a le pouvoir de te rendre ton apparence ! il nous faut plus de renseignements sur ce qui est arrivé.

    -         Justement, l’interrompt Maïwenn, il faut d’abord que je vous raconte ce que je viens d’apprendre.

       Assise en tailleur en face de nous, elle secoue nerveusement la tête de gauche à droite, entraînant avec elle ses longues boucles brunes qui se mettent à danser autour de sa taille, elle fait une petite moue et s’adresse d’abord à Julien tout en arrachant machinalement quelques brins d’herbes à côté d’elle:

    La sorcière

    -         Tout à l’heure, quand  je t’ai vu arriver à la mare et  sauter sur mes genoux,  j’ai tout de suite deviné que c’était toi…elle se tait un court instant ainsi avant de poursuivre en direction de Grenouillane :

    -         j’ai dit que je partais parce que tu m’énervais avec ta maudite fête, mais en réalité, je voulais comprendre…à part Grenouillette, personne ne se transforme ici…et surtout pas les humains !!!

    -         C’est la mère du Schmol qui m’a lancé un sort, et…tente d’expliquer Julien, aussitôt interrompu par Maïwenn.

    -         Je sais, elle a même essayé d’en faire autant avec moi, mais laisse-moi continuer s’il te plait…Tu nous expliqueras ce qui s’est passé pour toi après…Ce que j’ai appris devrait t’aider à comprendre pourquoi elle t’a fait tant de mal depuis plusieurs jours !!

    -         Depuis plusieurs jours ? demandé-je. Je commence à ne plus rien y comprendre. Qu’est ce que tu racontes ?

    -         Oui, depuis la naissance de Mathis, c’est ça Julien ?

    -         Tu le savais ? s’étonne Julien, les yeux plus exorbités qu’il n’est de coutume pour une grenouille.

    -         Non, je l’ai deviné tout-à-l’heure…

    C’est alors que Maïwenn nous raconte d’une traite… presque sans respirer son histoire, une histoire extraordinaire…

        Elle nous raconte comment, en retournant au village, elle a eu l’idée de se rendre à la bibliothèque pour demander à mademoiselle Jaitoululébédé si elle connaissait l’histoire de notre village. Jusqu’ici, jamais elle ne s’était demandé pourquoi les grenouilles avaient des pouvoirs magiques ! Personne ne s’en inquiétait d’ailleurs…c’était plutôt sympa !

    Mais à présent, il y avait urgence, il fallait savoir pourquoi Julien était devenu une grenouille, qui était l’auteur de ce changement, et comment y remédier !

    En entrant dans la grande pièce, contrairement à son habitude, l’odeur des vieux livres la laissa indifférente, de même que la multitude d’ouvrages entassés sur les étagères. Les albums remplis d’images disposés dans les bacs n’attirèrent même pas son attention. Elle remarqua simplement mademoiselle Jaitoululébédé dans un coin de la pièce, le nez penché sur un énorme registre.

    La sorcière

    -         Bonjour mademoiselle Irène! lui dit-elle poliment. Savez-vous s’il existe des livres concernant notre village. J’aimerais bien connaître son histoire.

    -         Tu tombes bien, j’ai découvert il y a quelques temps un très vieux livre  qui relate une légende amusante concernant le village. On y dit même qu’elle serait à l’origine du nom de Noyal… Il n’y a pas trop de monde aujourd’hui, si tu as un peu de temps, je veux bien te la raconter.

        Maïwenn n’attendait que cela ! Aussi, sans perdre une seconde et avant que la bibliothécaire ne change d’avis, elle prit place sur une petite chaise et attendit patiemment qu’Irène retrouve l’ouvrage qu’elle avait posé sur son bureau:

    - C’est étrange, dit-elle. Il n’est plus à sa place. Je suis pourtant sûre qu’il n’est pas sorti. C’est un livre que l’on ne peut pas emprunter !

    Mais ne t’inquiètes pas, ajoute-t-elle en voyant le front de Maïwenn se froncer, je me souviens de toute l’histoire.

    D’une voix douce et mélodieuse, Irène Jaitoululébédé, confortablement installée sur le coussin de son fauteuil à bascule, s’est alors mise à raconter à Maïwenn la légende de la fée Nolwenn et de la sorcière Schmolen que voici :

    .....la suite demain ...

     

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  • Coucou les ti-loulous,

    Revenons à la mare...Que se passe-t-il ? où est Julien (enfin Biscoto!)....Il parle, mais personne ne le voit...bizarre, non ?

    Drôle de grenouille - 2

                                                      Drôle de grenouille - 2

    .....Je me retourne…et là, je reste sans voix, consterné, la bouche grande ouverte, les yeux exorbités, comme frappé par la foudre... A dix centimètres de moi, la centième grenouille, une espèce de petite boule vert foncé bourrée de pustules brunes me regarde fixement et je comprends  seulement que c’est elle qui essaie de se faire passer pour mon meilleur ami !  La peur, la détresse, la tristesse et l’angoisse qui me rongeaient depuis le départ de Julien se transforment instantanément en une immense, une monstrueuse colère …j’éclate :

    -        Tu n’as pas le droit de me faire une farce aussi stupide dans un moment pareil ! Je ne sais pas qui tu es parce qu’il n’y a que Grenouillane et Grenoupsi qui parlent notre langage, mais si tu dis un mot de plus pour te moquer de Julien, je te ramène illico chez le père Panzani !

    Drôle de grenouille - 2

    J’enrage :

    -        Et il te fera sauter dans sa poêle !

    -        Calme-toi ! reprend abasourdi l’espèce de batracien informe, et il ajoute en hurlant « Je suis Ju-li-en…Biscoto, si tu préfères !!!

    -        Quoi ?… qui ? Il n’y a plus aucun doute, le ciel me tombe sur la tête…Nom d’une pipe en bois ! Julien ! je ne comprends pas ! je rêve encore ! Julien ? tu es sûr ? mais que s’est-il passé ?

    -        Ah ! quand même ! tu me crois maintenant ! dit-il visiblement soulagé. Eh bien, aides- moi à retrouver mon apparence normale et je te raconterai ce qui m’est arrivé.

    -        Je veux bien, mais je ne sais pas comment faire. Il faudrait d’abord que je sache comment tu as fait pour te transformer en grenouille.

    -        Ce n’est pas moi, c’est…la mère du Schmol… c’est une sorcière !! 

    Drôle de grenouille - 2

        Une sorcière ? La mère du Schmol ? Encore une fois, je reste pantois. J’ai du mal à imaginer la mère du Schmol en sorcière…quoique ! En réfléchissant bien…c’est vrai qu’un jour, avec Julien, on avait remarqué quelque chose d’étrange dans son comportement…C’était juste avant la naissance de Mathis ! …On était sorti un soir après le repas, assez tard ma foi, et on l’avait rencontré près de la mare. Elle était toute mouillée et ses cheveux gris dégoulinaient sur ses épaules (pourtant, il ne pleuvait pas !!!). Lorsqu’elle nous a vus, dans la pénombre, il nous a semblé qu’elle cachait quelque chose dans le grand tablier noir qu’elle portait toujours sur une longue robe noire…d’ailleurs, elle est toujours vêtue de noir. Parfois, elle porte même un grand chapeau pointu…oui, oui, oui…

    C’est vrai, ça ! Quand on y pense ! Je revois encore ses ongles aiguisés toujours peints en violet (et moi qui croyais qu’elle s’était coincé les doigts dans une porte !), sa grosse verrue sur la joue gauche, et puis ses deux annulaires crochus, son menton poilu et son nez complètement biscornu…

    Julien, lui, c’est son unique dent du haut, une longue dent jaunâtre qui le faisait rire !!! Il lui arrivait même de se tordre la bouche et de froisser son nez pour l’imiter et faire pouffer les copains pendant les cours de gymnastique de monsieur Loubzac.

    Mais j’y pense…en ce moment il ne rit plus Julien, mais pas du tout…il me crie même aux oreilles :

    -Alors, tu me sors de là !

    -        Oui, mais comment ?

    -        Je ne sais pas moi, trouve une formule magique !

    Une idée me vient à l’esprit :

    -        OK! je te délivre à condition que toi, tu arrêtes de castagner le gros Frédo !

    -        C’est du chantage, mais c’est promis. Allez, tu me sors de là.

    -        Tu arrêteras de te moquer de mes oreilles ?

    -        Oui, mais sors-moi de là !

    -        Tu me prêteras ton CD de Soprano ?

    -        Oui, si tu veux, mais sors-moi de là !

    -        Tu…

    -        Sors-moi d’là !!

    Je suis bien embêté parce que je ne sais toujours pas comment faire ! J’improvise !

    -        qu’est ce qu’on dit déjà dans les contes de fées ? Saperlipopette ! non ce n’est pas cela…Taratata soin soin…ce n’est pas cela non plus…tarabiscoton turlututu …non…pas plus avec un chapeau pointu ? eh non !!! eh bien je ne sais pas.

    -        Réfléchis !!! vite !

    Je cherche un long moment, je me gratte un peu la tête pour montrer à Julien que je suis très très concentré, et je prononce à haute voix, en détachant bien chaque syllabe la formule magique :

    -A bra ca da bra petite grenouille redevient Julien…Zut, flûte et reflûte, ça ne marche pas non plus…je suis navré.

    -        navré ? tu es navré…pas tant que moi !! s’exclame très en colère Julien, qui commence subitement à gonfler, gonfler, gonfler en devenant  tout rouge…une énorme grenouille rouge !

    Drôle de grenouille - 2

    Je commence à avoir réellement peur que Julien nous fasse le coup de la grenouille de Jean de la Fontaine, celle qui voulait devenir aussi grosse qu’un bœuf ! …il ne va tout de même pas éclater !!! J’essaie de le calmer !

    -Arrête Julien, on va trouver une solution !

        En même temps, j’entends une autre voix derrière moi qui hurle le nom de Julien, je me retourne, et je vois Maïwenn qui arrive en courant vers moi. J’aurai bien pu la confondre avec une plante…elle est toute verte. Elle porte une robe à frous-frous vert olive, un petit pull émeraude sur un petit chemisier couleur jade, une casquette vert fluo, et même des chaussettes et chaussures de la même couleur…il ne lui manque plus que les lunettes …et bien non ! elle les a aussi…à la main.

    -        A quoi joues-tu Maïwenn ? tu te déguises pour la fête de demain ?

    J’en oublie presque que je l’ai entendu prononcer le nom de Julien. J’ai envie de poser une foule de questions, mais elle ne m’en laisse pas le temps.

       -Idiot ! Me lâche-t-elle en me lançant un regard fulgurant…Vite, partons d’ici….Il se passe quelque chose d’incroyable !…Je viens de découvrir un terrible secret, poursuit-elle en baissant le ton jusqu’à devenir presque inaudible…. Le secret du village de  Noyal et de sa sorcière…A présent, nous sommes tous les trois en danger.

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  • Salut le p'tits loulous,

    Qu'est-ce-qui se passe du côté de la mare?  Et cette grenouille qui arrive d'on ne sait où ....Bizarre, bizarre...Essayons d'en savoir plus.

    Drôle de grenouille - 1

    Drôle de grenouille

    Super ! Elles arrivent ! crie gaiement Maïwenn en apercevant l’étrange cortège de grenouilles qui s’approche rapidement de la mare en sautant et en sautillant avec une surprenante légèreté. Les quatre vingt dix huit petits corps élancés et graciles des amies de Grenouillane arrivent en effet en chantant l’une de leurs chansons préférées : « Coa coaa coa cocoa ? »

    Grenouillane semble soudain soulagée. Cette chanson apporte toujours une bonne nouvelle.

     En quelques bonds, elles sont toutes à nouveau dans la mare, accroupies sur les feuilles de nénuphar, perchées sur les grosses pierres moussues disséminées un peu partout dans l’eau, blotties dans la vase ou recroquevillées sur les feuilles sèches et l’herbe tendre, tout près de nous.

    Grenouillette parle la première, lentement, pour que Maïwenn puisse traduire au fur et à mesure :

    -        J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle, annonce-t-elle. Je commence par laquelle ?

    -        La mauvaise… est vraiment mauvaise ? demande tout bas Maïwenn subitement très inquiète.

    -        Oui… nous n’avons pas retrouvé Biscoto. On ne le voit nulle part.

    -        Alors, il n’y a pas de bonne nouvelle ! lâchons-nous en chœur, complètement désespérés

    -        Mais si ! nous avons de la visite…une consœur qui sort d’on ne sait où. Elle vient sûrement apporter des nouvelles. Justement la voilà. Bonjour petite amie !

        Malheureusement, contrairement à ce que tout le monde attend, la jeune inconnue s’approche de Maïwenn, bondit sur ses genoux, se love entre les plis de sa jupe, mais ne dit rien…pas un mot…étrange ! Une grenouille qui ne parle pas !

    Drôle de grenouille - 1

    Tout le monde attend, en silence, mais rien ne se passe… une nouvelle grenouille arrive à la mare, et elle n’a rien à dire !

    -        ça ne fait jamais qu’une grenouille de plus dans la mare, c’est tout !

    Je lance cette petite phrase insignifiante, comme ça, machinalement, juste pour rompre le silence pesant…mais elle déclenche aussitôt une vive réaction de la part de Grenouillane.

    -        Yesss ! s’exclame-t-elle triomphalement en actionnant sa patte avant de haut en bas. Une grenouille de plus ! tu as bien dit « une grenouille de plus » Eh bien, nous sommes cent dans la mare à présent, nous allons pouvoir faire une grande fête !!

    -        tu parles ! même pas drôle ! riposte Maïwenn, consternée. Cela ne nous fait ni chaud, ni froid à nous que vous soyez cent ! Nous avons perdu Julien et vous, vous ne pensez qu’à faire la fête !!! puisque c’est ainsi, faites-là, votre fête ! moi, je m’en vais.

    Et, sans ajouter un mot, Maïwenn tourne les talons et s’éloigne en haussant les épaules.

        Tandis que les grenouilles s’affairent dans tous les sens pour préparer leur fête, je reste planté là, atterré, à les observer, le regard dans le vague. Je me sens terriblement fatigué tout à coup, si las que je m’endors comme une masse en me laissant glisser sur le tapis douillet de verdure sur lequel je m’étais assis. Je n’entends même pas la toute petite voix qui murmure quelques mots à mon oreille.

    Drôle de grenouille - 1

       Je rêve…

    Je suis au centre de la mare et je nage aux côtés de Grenouillette transformée en scaphandrier. Elle me présente toute une ribambelle de petits têtards qui agitent leur lourde tête en me regardant passer… ses bébés sans doute ! Elle m’entraîne ensuite au fond de l’eau pour me faire découvrir une vie incroyable. Là, je m’assois et je regarde comme dans un film les poissons multicolores zébrés de rayures argentées qui « volent » dans toutes les directions, se poursuivant entre les longues racines entremêlées des nymphéas blancs, jouant à cache-cache derrière les roches, les brindilles et branchages que le vent a emportés l’hiver dernier…soudain j’aperçois un minuscule anneau ciselé brillant de mille feux,  délicatement posé sur une roche bleutée, il porte une initiale, un  « N », je crois…je n’ai pas le temps de m’attarder, tout devient trouble, diffus, le paysage s’estompe progressivement…je flotte au-dessus de l’eau, bercé par une douce brise, léger comme une plume perdue dans un tourbillon de feuilles…

    -        Eh oh ! tu m’entends ? une voix sourde traverse mon rêve. Je m’éveille en sursaut et je regarde tout autour de moi. Il n’y a personne. 

    -        Patrick ! réveille-toi ! crie quelqu’un d’invisible auprès de moi

    -        Que…qui…qui m’appelle ?

    -        C’est moi, Julien ! répond la voix mystérieuse au timbre grave, presque caverneux qui ne ressemble en rien à celui de Biscoto.

    -        Mais où es-tu ?

    -        A côté de toi, banane !

    La suite demain.....

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  • Salut les p’tits loups !

    Hier, c'était la panique à Noyal les Grenouilles....Je dois dire qu'aujourd'hui c'est guère mieux....et toujours pas de nouvelles de notre ami Biscoto !!! oh là là là là !

    la fugue - 2

    La fugue - 2

     

        Moi, ça me fait très peur tous ces ragots, alors, avec Maïwenn qui est venue chez moi très tôt ce matin, on décide de se faufiler hors de la maison, discrètement parce que maman a peur que l’on disparaisse à notre tour, et on prend direct le chemin de la mare.

    En chemin, je lui confie le secret des grenouilles pour qu’elle ne soit pas étonnée de me voir parler avec elle :

    -        C’est ça ton secret ? C’est tout ? Mais, il y a longtemps que je le sais ! J’ai surpris Juju, un jour. Je n’ai rien dit pour ne pas lui faire de peine, parce que moi, il y a longtemps que je leur parle aux grenouilles, à toutes les grenouilles d’ailleurs !

    -        Ben ça alors ! … j’en reste bouche bée

    -        Tu veux gober les mouches ?

    La mare semble bien déserte aujourd’hui ! C’est étrange, on n’entend aucun bruit, les oiseaux eux-mêmes semblent avoir déserté leurs arbres : la tourterelle ne roucoule plus, les pinsons ne sifflent pas pour accueillir joyeusement notre arrivée et même les moineaux ont arrêté de piailler.

    A la surface de l’eau, pas un pli, pas une onde ne vient troubler le calme. On dirait même que le vent a perdu son souffle.

    -        Eh oh ! Il y a quelqu’un ? Crie Maïwenn

    -        Mais oui, je suis là ! Répond la voix très lasse de Grenouillane.

    -        Tu es seule ? Où sont les autres ? demande-t-on en chœur

    -        Elles sont toutes parties très tôt ce matin, à la recherche de votre ami. Vous savez, nous sommes toutes très inquiètes. Moi, je suis restée pour vous attendre.

     

    la fugue - 2

        Lentement, calmement, Grenouillane nous raconte comment, ce matin, Grenouilletta a eu l’idée géniale de faire appel à sa cousine pour approfondir les recherches.

    Reinetta habite en effet à la lisière de la forêt sur un petit sapin entouré de mousse et elle est bien agile avec ses doigts munis de ventouses…elle peut grimper partout, même sur le grand chêne centenaire à la cime duquel on domine tout le village. Il paraît même qu’on y a vu madame du Schmol, un jour. Elle surveillait sûrement quelqu’un !!!

    C’est ainsi que toutes les grenouilles vivant dans la mare, sauf Grenouillane, sont allées au beau milieu de la forêt avec Reinetta. Grenouillette ne s’est pas transformée pour passer inaperçue. 

    Sans perdre un instant, Reinetta saute sur le chêne et en un clin d’œil se retrouve au sommet, à l’extrémité même de la branche  la plus haute:

    -        Tu vois quelque chose, Reinetta ? Interroge sa cousine

    -        Que nenni !

    -        Regarde bien, il est sûrement quelque part !

    Reinetta scrute l’horizon, regarde à gauche, à droite, devant, derrière, examine chaque coin du village, suit du regard tous les habitants, guette le moindre de leur geste, observe derrière les fenêtres…Rien, elle ne voit rien.

    Les heures passent et Reinetta, très fatiguée redescend de son perchoir. Elle est désolée, et toutes les autres grenouilles sont bien déçues, elles aussi.

    -        Tu es sûre de ne rien avoir vu de suspect ? lui demande-t-on pour la millième fois ;

    -        Non, ze vous zasure, rien, ze n’ai rien vu (elle a un petit cheveu sur la langue !)

    -        Rien de rien ?

    -        Mais puizque ze vous le dis. La seule soze que zai vu, c’est une petite grenouille qui s’en allait vers la mare. Ça m’a un peu étonnée, puizque vous zêtes toutes là, mais c’est tout.

    -        Une grenouille !!! Vers la mare !!!

    -        Voui !

    la fugue - 2

    Mais d’où vient-elle cette grenouille ! De chez le père Panzani peut-être. Elle s’est sûrement échappée de sa cuisine. Grenouillette ne l’a sans doute pas vu lors de sa dernière investigation.

    Ce que l’on sait maintenant, c’est qu’elle ne vient pas par hasard.

    -        vite, dépêchons-nous, elle apporte vraisemblablement des nouvelles de Julien

    -        Oui, allons vite à la mare.

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